Trois Palestiniens ont été abattus  dans des affrontements au niveau du camp de Jénine, après que les forces de sécurité israéliennes ont ouvert le feu sur le véhicule dans lequel ils circulaient. Les mouvements armés palestiniens ont rendu hommage aux " trois héros " dont les funérailles ont réuni une très vaste foule, à l’image des funérailles de la journaliste Shirine Abou Akleh. L’armée israélienne a mené plusieurs raids dans et autour du camp de Jénine, dans une atmosphère marquée par les tensions depuis mars dernier.

Les trois hommes, tous âgés d’une vingtaine d’années, ont été tués alors que les forces israéliennes, qui ont multiplié les opérations dans ce secteur ces derniers mois, ont ouvert le feu sur le véhicule dans lequel ils circulaient. (AFP)

Trois Palestiniens armés, dont un commandant du mouvement islamiste Hamas, ont été tués vendredi dans des affrontements avec les forces israéliennes qui menaient une opération dans le secteur de Jénine, bastion des factions armées palestiniennes en Cisjordanie occupée, ont indiqué des responsables.

Selon l’agence officielle palestinienne Wafa, les trois hommes, tous âgés d’une vingtaine d’années, ont été tués alors que les forces israéliennes, qui ont multiplié les opérations dans ce secteur ces derniers mois, ont ouvert le feu sur le véhicule dans lequel ils circulaient. L’agence palestinienne a aussi fait état d’une dizaine de blessés palestiniens vendredi matin dans les heurts à Jénine.

Les principaux mouvements armés palestiniens ont salué les trois " héros " dont les funérailles ont réuni une vaste foule, dont des hommes armés et cagoulés, en début d’après-midi dans cette même ville, selon un photographe de l’AFP sur place. Dans un communiqué, le Hamas a affirmé que Baraa Kamal Lahlouh était un commandant local de ce groupe islamiste, au pouvoir dans la bande de Gaza, et que sa mort " ne restera pas impunie ".

De son côté, l’armée israélienne a indiqué dans un communiqué avoir mené vendredi une opération dans le secteur de Jénine afin de mettre la main sur des armes dans deux lieux différents.

Selon elle, des soldats ont été la cible de tirs en arrivant sur le premier site et ont ouvert le feu à leur tour, puis ont identifié un véhicule suspect en bordure de route en se rendant sur le second lieu. " Des assaillants armés qui étaient dans le véhicule ont commencé à ouvrir le feu sur les soldats qui ont répliqué ", a précisé l’armée, indiquant avoir trouvé des armes, dont deux fusils d’assaut M-16, une mitraillette Carlo, des cartouches et une veste militaire sur place après les affrontements.

Après Shirine Abou Akleh, Jénine

Ces altercations interviennent quelques semaines à la suite du meurtre de Shirine Abu Akleh par les forces de sécurité israéliennes. (AFP)

L’armée israélienne a multiplié ces dernières semaines les raids dans et autour du camp de Jénine, un bastion des factions armées palestiniennes d’où étaient originaires des auteurs d’attaques récentes en Israël.

La journaliste américano-palestinienne Shireen Abu Akleh, star de la chaîne panarabe Al-Jazeera, avait été tuée par balle le mois dernier à Jénine en marge d’une opération de l’armée israélienne dans ce secteur.

L’Autorité palestinienne, Al Jazeera et le Qatar, pays où est basée cette chaîne, ont accusé l’armée israélienne d’avoir tué la journaliste. Et différentes enquêtes journalistiques ont aussi pointé dans la direction de l’armée.

Après avoir affirmé dans un premier temps que la reporter –qui portait un gilet pare-balles avec l’inscription " presse " et un casque de reportage lorsqu’elle a été tuée– avait " probablement " succombé à un tir palestinien, Israël a dit ne pas écarter qu’il puisse s’agir d’un tir provenant des soldats israéliens.

Une justice obstruée par les autorités israéliennes 

L’armée israélienne a multiplié ces dernières semaines les raids dans et autour du camp de Jénine. (AFP)

L’armée israélienne n’a pas encore dévoilé les conclusions de son enquête interne sur cette affaire.

Jeudi, la police israélienne a annoncé pour sa part avoir conclu l’enquête sur son intervention lors des funérailles de Shireen Abu Akleh. Ces obsèques avaient réuni des milliers de Palestiniens à Jérusalem et avaient été marquées par une charge musclée des forces de l’ordre contre le convoi, provoquant un tollé international.

Si la police a bouclé son enquête, elle n’a toutefois pas rendu public son rapport. Le porte-parole du département d’Etat Ned Price a indiqué que son pays souhaitait davantage d’informations sur l’enquête concernant les obsèques.

" Pour nous, généralement, ces enquêtes – leurs conclusions – sont rendues publiques ", a-t-il déclaré, alors que le président américain Joe Biden est attendu à la mi-juillet en Israël et en Cisjordanie.

Avec AFP

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