La guerre est une gifle que l’on reçoit en pleine figure et qui vient nous rappeler au désordre mondial.

On ne veut pas y croire, mais lorsqu’elle se déclare, brutale et violente, elle remet en perspective des questions essentielles.

Sur le passé mal digéré,

Sur le présent mal géré,

Sur l’avenir mal prévu, et le devenir et ses imprévus.

Cette guerre est non seulement celle de l’Ukraine contre la Russie. De la Russie contre l’Europe. Des États Unis contre la Russie.

Mais aussi et surtout celle de l’Europe contre elle-même.

Cette Europe vieille sans être mûre, unie par le nom, désunie par mille oui et non, malmenée sans savoir mener, usée et abusée dans cette confrontation entre les Russes et les Américains sous l’œil vigilant des Chinois; cette Europe saura-t-elle enfin devenir une vraie puissance?

Cette guerre n’est pas un accident de parcours. Elle fut soigneusement préméditée, préparée, programmée, voire provoquée par certains et maladroitement non évitée par d’autres.

Cette guerre n’est pas banale, ni secondaire, ni absurde.

Elle est cruciale et déterminante.

Elle marque un tournant dans l’Histoire contemporaine.

Elle est devenue, j’ose dire, au vu des dernières circonstances, inévitable.

Pour rectifier des tirs et ajuster des parcours.

Pour revoir des stratégies, réviser des accords.

Pour réveiller des consciences.

Pour secouer les pôles de décisions.

Pour enclencher de vraies réformes dans des régimes et des systèmes militaires, financiers, économiques.

Pour créer des moyens de protection encore plus sûrs, pour briser des monopoles d’approvisionnement, pour réinventer des moyens de production.

Pour exorciser les souffrances de naguère et tout faire pour ne plus  faire la guerre!

Pour se libérer des vieux démons de l’Histoire, avancer, évoluer pardonner et blanchir sa mémoire.

Pour renforcer son union ou oser divorcer pour de bon!

Pour reprendre des leçons de bravoure, saluer l’esprit de resistance et tirer aux héros du combat la révérence.

Pour rappeler aux nostalgiques des empires que leurs noirs desseins pourraient mener au pire.

Et à ceux qui, outre Atlantique mettent le feu aux poudres sans vouloir se salir les mains, les conséquences s’inviteront jusqu’à leur terrain.

Et ce nucléaire qui terrorise et ces cyber attaques qui cristallisent,

qu’en faire dans des moments de crise?…

Et quels garde-fous faut-il encore ériger pour empêcher des fous au pouvoir de menacer l’humanité?

Ce conflit douloureux et tragique  aboutira sans doute à l’accouchement d’un nouvel ordre mondial.

Pourvu qu’il s’achève par une délivrance du mal et non par une piètre livraison de malles dans un marché conclu sur le sang des populations sacrifiées sur l’autel des nations.

Pourvu qu’on apprenne enfin les leçons…