Dieu a choisi de te rappeler à lui.
Il s’agit probablement d’une urgence. Cela fait plus de deux ans que les couleurs de l’au-delà ont terni et il est à la recherche d’un artiste. Un œil raffiné pour redessiner les clairières du jardin éternel. Aussi a-t-il entendu les plaintes des victimes de récentes guerres et pandémies et leurs attentes aux portes du ciel. Il devait à tout prix recréer les fragrances de l’Eden, pour que chacun y retrouve en entrant son paradis perdu.
Comment donc en vouloir à Dieu d’avoir hâté ton retour au bercail ?
Lui sait que l’élégance de ton art n’appartient pas au monde matériel, que ta palette rêve d’arcs-en-ciel et d’étoiles vus d’en haut, que ton goût de la beauté s’épanouit dans un espace sans limites. Il sait aussi que même si tu préfères rester auprès de ta famille, tes collègues et amis dévastés par ton départ, tu assumeras sans hésitation cette mission.
Avec tes valeurs et ton altruisme, tu as été à la hauteur de toutes les situations.
De t’avoir perdu ici-bas on se console uniquement avec un espoir : lorsque notre tour viendra de rejoindre le Père, nous découvrirons à l’arrivée les senteurs inédites qui embaument ton sillage. Nous serons éblouis par les œuvres d’art célestes portant ta signature et par les toiles que t’aura inspirées l’âme universelle.
Pour cela, et pour tant d’autres choses, merci Hubert Fattal!
