Un sit-in a été observé ce matin devant le siège de l’établissement.


Une enquête a été ouverte lundi par le ministère de l’Éducation nationale, suite à de nombreuses plaintes portées contre un enseignant du secondaire de l’école publique Georges Sarraf à Tripoli (Liban-Nord), soupçonné de harcèlement sexuel et d’abus de pouvoir présumés envers des écolières.

Cette affaire a été rendue publique sur les réseaux sociaux, le week-end dernier, lorsqu’une de ses étudiantes a décidé de témoigner, en raison du manque de réactivité de la direction de l’établissement scolaire. Son témoignage posté sur son compte Facebook a encouragé d’autres élèves du même établissement à partager également sur les réseaux sociaux les abus dont elles auraient fait l’objet. Ce qui a créé un tollé général sur les réseaux sociaux.

Plainte de l’école Georges Sarraf de Tripoli, déposée en 2019, pour une enquête sur l’enseignant.

Ce matin, un sit-in a été observé devant le bâtiment de l’école, mobilisant parents et élèves, pour demander l’expulsion et la sanction de l’enseignant. Les manifestants ont aussi essayé de s’introduire dans les bureaux de la direction pour faire parvenir leurs revendications.

Des inspecteurs du ministère de l’Éducation se sont rendus sur place pour recueillir les témoignages des étudiantes souhaitant porter plainte. Ils ont également, dans le cadre de l’enquête, consulté les téléphones mobiles de ces dernières, à la recherche de preuves incriminant l’enseignant en question, qui se faisait interroger au même moment à Beyrouth par les autorités concernées.

Omar Harmouche, membre de l’Union des étudiants du Liban, explique à Ici Beyrouth, que "l’enseignant soupçonné avait été licencié de plusieurs établissements scolaires et avait fait l’objet d’une plainte officielle déposée par le directeur de l’école publique Georges Sarraf en 2019". "Toutefois, le ministère de l’Éducation n’avait pas pris de mesures contre lui", poursuit M. Harmouche. Il affirme, en outre, confirmé que "l’éducateur a été démis aujourd’hui de ses fonctions". Selon lui, tant les parents que les élèves attendent qu’"une décision judiciaire soit rendue dans les prochains jours".

Ici Beyrouth a essayé d’entrer en contact avec la direction de l’école, mais sans succès.

Il est à rappeler que la loi 293 sur la violence domestique, adoptée en 2014, a été amendée en décembre 2020, pour inclure la criminalisation du harcèlement sexuel. Les peines prévues à cet effet sont l’emprisonnement (de six mois à deux ans) et/ou le versement d’une pénalité d’un montant d’’une valeur de six à vingt fois celle du salaire minimum, fixé à 675.000 livres libanaises. Ces sanctions seront beaucoup plus sévères si l’agresseur s’en est pris à un adolescent ou à une personne à besoins spécifiques.

 

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