Au cours des dernières 24 heures, 1100 nouvelles contaminations au coronavirus et 15 décès ont été signalés au Liban.

À la veille de la Saint-Sylvestre, les directeurs des hôpitaux, privés et publics, craignent une recrudescence des nombres de cas de Covid-19, lesquels sont déjà en hausse depuis plusieurs semaines, dépassant les 1500 cas par jour.

De fait, le Liban a signalé 1100 nouvelles contaminations au coronavirus et 15 décès au cours des dernières 24 heures, selon le bilan quotidien du ministère de la Santé publique. Ce chiffre reste inférieur à ceux enregistrés en cours de semaine, puisque la majorité des laboratoires effectuant des tests PCR étaient fermés dimanche. Cela porte à 713 670 le nombre cumulé de cas depuis février 2020, parmi lesquels 9057 décès.

Cette crainte est justifiée, alors que les unités de Covid-19 dans les hôpitaux sont presque saturées. Ils ont atteint 80 à 85% de leur capacité, selon Sleiman Haroun, président du syndicat des propriétaires des hôpitaux privés au Liban. " C’est énorme ", déclare-t-il à *Ici Beyrouth*, précisant que les unités de soins intensifs dans l’ensemble des hôpitaux ayant gardé ouvertes leurs unités de Covid-19 comptent 400 lits et les chambres d’isolement en comptent 500. La fermeture d’une grande partie de ces unités est due notamment au départ massif de membres du corps infirmier ainsi que de nombreux médecins, un facteur auquel s’ajoute la crise économique qui pèse lourd sur le secteur hospitalier.

Toujours selon le bilan du ministère, 636 personnes sont hospitalisées, dont 317 en unités de soins intensifs, sachant que 98% des patients ne sont pas vaccinés.

Précisant que la majorité des patients hospitalisés n’ont pas reçu le vaccin contre le Covid-19, M. Haroun souligne que " les hôpitaux sont incapables de recevoir l’ensemble des patients au cas où une nouvelle vague arrive au Liban ". Se voulant toutefois rassurant, il note que " les chiffres observés au quotidien pourraient ne pas atteindre ceux signalés en janvier dernier " lorsque plus de 5 000 cas étaient recensés au quotidien. Et ce, " parce que de nombreuses personnes sont vaccinées ". " De plus, une meilleure prise de conscience est notée dans certains milieux, ajoute M. Haroun. Récemment, de plus en plus de personnes effectuent un test PCR avant de prendre part à un grand événement, tels que des fiançailles ou des mariages. Ce qui est plutôt rassurant. "

Responsabilité individuelle

Par ailleurs, Mohammad Haidar, conseiller du ministre de la Santé, a rappelé que le Liban a atteint le quatrième stade de la propagation du virus dans la société. Dans une interview accordée à la chaîne LBCI, il a expliqué que le " non-respect des gestes barrières, le refus de certaines personnes de se faire vacciner et le manque de coopération de certains secteurs qui n’appliquent pas les mesures de prévention " contribuent à cette hausse des cas. En effet, plus de dix mois après le début de la campagne de vaccination, seules 35,3% des personnes éligibles à la vaccination (âgées de 12 ans et plus) ont reçu les deux doses du vaccin, alors que 42,8% ont reçu une première dose et 14,3% la dose de rappel.

Le Dr Haidar a en outre estimé que vu la situation actuelle de la pandémie, le Liban " fait face à deux possibilités, soit fermer l’aéroport, ce qui n’est pas recommandé vu la situation économique du pays, soit compter sur l’éveil civique des gens et leur engagement à respecter les mesures de prévention requises ".

" Jusqu’à présent, le ministère de la Santé a misé sur la prise de conscience des gens, a-t-il ajouté. Mais au cas où la situation se détériorait, des mesures plus strictes devront être prises. " Et d’insister sur la nécessité que les voyageurs restent confinés jusqu’à ce que le résultat de leur test PCR effectué à l’aéroport leur soit communiqué. Une procédure qui nécessite environ 48 heures.

De son côté, le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Abbas Halabi, a affirmé que " les écoles sont une ligne rouge ". Dans un tweet, il a demandé aux jeunes qui fréquentent les endroits publics et aux responsables de ces lieux de respecter les gestes barrières afin d’éviter une propagation du virus qui pourrait entraîner une fermeture du pays et des écoles, ce qui mettrait l’année scolaire en péril.

Quant au président du syndicat des restaurants, cafés et pâtisseries, Tony Rami, il a appelé les personnes non vaccinées à le faire. Dans une intervention sur la chaîne LBCI, il a souligné que la responsabilité sanitaire est partagée entre trois parties : le gouvernement qui doit être ferme et mettre sous scellé les établissements qui ne respectent pas les mesures de prévention, les établissements touristiques qui doivent imposer le respect des gestes barrières, et les clients de ces endroits qui doivent boycotter ceux qui ne respectent pas ces mesures.

Dans ce cadre, le ministère du Tourisme a annoncé avoir dressé en l’espace d’une semaine 62 contraventions à l’encontre d’établissements ayant enfreint les mesures de prévention, et mis sous scellés nombre d’entre eux.

Tags :

Abonnez-vous à notre newsletter

Newsletter signup

Please wait...

Merci de vous être inscrit !