Kidnappé mercredi à Halat, l’enfant Rayan Kanaan a été libéré jeudi par les Forces de sécurité intérieure.

Au bas de la maison familiale de Rayan Kanaan, 12 ans, à Hboub, caza de Jbeil, l’attente était longue. Des voisins impatients, mais toujours sous le choc, s’étaient rassemblés pour accueillir le jeune enfant libéré jeudi après-midi par une unité des services de renseignements des Forces de sécurité intérieure lors d’une perquisition effectuée à Baalbeck.

À peine le jeune garçon arrivé, en compagnie de sa famille, que la foule toute émue, partagée entre rires et pleurs, s’est mise à l’enlacer, l’embrasser et à se féliciter mutuellement. Soudainement, un silence religieux régna sur les lieux avant que la foule ne s’emporte à nouveau, faisant part de l’angoisse vécue au cours des dernières vingt-quatre heures.

L’enfant était tout joyeux. Il faisait la tournée de ses amis, des proches et des voisins venus l’accueillir. Interrogé sur ce qu’il a vécu, le petit bonhomme confie qu’il est tenu de " garder le silence pendant trois jours pour les motifs de l’enquête ".

Rayan avait été enlevé mercredi dans une boutique à Halat, située dans la même ruelle que la maison de ses grands-parents. Pour les habitants du quartier, le timing de l’enlèvement était significatif : les caméras de surveillance étaient éteintes en raison d’une coupure du courant.

Il était 15 h 30. Selon l’oncle de Rayan, Jack Kanaan, le garçon était en compagnie de sa mère et de sa grand-mère dans une boutique de prêt-à-porter lorsque deux jeunes hommes sont arrivés à bord d’une Kia Picanto, grise, aux vitres teintées, sans plaque d’immatriculation. " L’un d’eux, grand de taille, est entré dans le magasin, raconte-t-il. Il a fait semblant de s’intéresser aux vêtements exposés avant d’enlever le garçon. La mère de Rayan a tenté de le libérer, en essayant de retenir la portière de la voiture. Mais le chauffeur avait démarré rapidement, la renversant. "

Des femmes confient qu’au moment du rapt, la route était déserte. " J’étais à l’intérieur de mon magasin lorsque j’ai entendu un bruit fort, raconte la boulangère. Je me suis levée pour voir ce qui se passait lorsque j’ai entendu une dame crier ‘mon fils, mon fils’. Elle avait attrapé la portière de la voiture. Mais l’homme avait démarré en trombe la traînant sur la chaussée sur une distance de 5 à 6 mètres. La femme est alors tombée sur le sol. " Un voisin ayant accouru lorsqu’il a entendu les hurlements précise de son côté à Ici Beyrouth que " le kidnappeur a arraché le garçon qui s’était agrippé à sa maman ".

C’est grâce à une opération effectuée jeudi à Baalbeck que l’enfant a pu être libéré. Selon M. Kanaan, " les ravisseurs n’ont pas demandé de rançon ". " Ils n’ont même pas appelé, ajoute-t-il. Nous ignorons toujours les motifs du rapt. Nous attendons le rapport de l’enquête. "

Commentant l’affaire à Ici Beyrouth, Ziad Hawat, député du bloc des Forces libanaises, a mis l’accent sur " le rôle des forces de l’ordre ". " Leur rôle primordial est la protection des civils, insiste-t-il. Pour cela, il faut renforcer les patrouilles pour prévenir les vols et les enlèvements. "