De nombreux étudiants libanais ont fui les zones dangereuses d’Ukraine. Les familles ont plus du mal à partir. Dans leur cas, le voyage est plus difficile. Sans oublier qu’en partant, elles laissent derrière elles une vie et peut-être aussi un avenir.

Jeudi 3 mars. Cela fait déjà une semaine que la Russie a lancé son offensive contre l’Ukraine. Par milliers, les habitants des villes visées par les bombardements russes essaient de fuir. Parmi eux, des Libanais.
Si nombre d’étudiants libanais ont pris le risque de quitter les zones dangereuses, en train ou en voiture, pour rejoindre les frontières telles que la Pologne ou la Roumanie, les familles ont plus du mal à partir. Dans leur cas, le voyage est plus difficile.
La plupart des familles libanaises sont établies à Kharkiv, depuis plus de dix ans. En partant, elles laissent derrière elles un quotidien. Une vie. Et un avenir.
" Je ne peux pas abandonner la famille de ma femme, dont sa mère qui est âgée ", raconte Ziad à Ici Beyrouth. " Je ne peux pas non plus abandonner mon fils qui a 19 ans et qui devra faire son service militaire, ou ma petite fille qui n’a pas encore un an ", ajoute-t-il.
Ziad doit faire un choix impossible: partir seul à la recherche d’un travail en Europe pour subvenir aux besoins de sa famille ou rester à leurs côtés en Ukraine, ne sachant pas ce que le lendemain leur réserve.
" Je ne pouvais plus rester et faire vivre la guerre à ma fille ", confie de son côté Mazen. " Oui, c’est dur, lâche-t-il. Mais je suis parti en voiture, parce qu’aucun taxi ne pouvait nous emmener à la gare. En voiture, nous essayons d’épargner autant que possible à nos enfants les scènes de l’extérieur, en leur mettant des dessins animés et en les faisant jouer. "
Mazen veut que sa famille se repose. Il est en route vers une ville plus sûre en Roumanie, puis en Allemagne. À l’instar de nombreux Libanais, il veut attendre que le pire passe pour rentrer chez lui à Kharkiv, et retrouver sa maison, son foyer.