Les familles des victimes de la double explosion du 4 août 2020 au port de Beyrouth ont observé vendredi leur sit-in mensuel devant la statue de l’Émigré, à l’entrée du port, 19 mois après la double explosion du 4 août 2020.

Vêtus de noir, munis des portraits de leurs proches, ils ont brandi des pancartes appelant à " l’indépendance de la justice ", seul moyen pour faire la lumière sur les circonstances de l’explosion, de même qu’ils ont appelé à " lever les obstacles " qui entravent le cours de l’enquête et à " l’arrestation des criminels ".

" Ces silos sont témoins du massacre que vous avez commis, a déclaré Muhieddine Ladkani au nom des familles. Ils ne seront pas démolis avant que la vérité ne soit tirée au clair et que les criminels ne soient jugés, d’autant que des restes de nos proches y sont toujours enfouis en raison de la négligence de l’État, a-t-il ajouté. Notre seule compensation est dans la vérité. "

À 18h07, l’heure à laquelle la déflagration a eu lieu, les familles ont allumé des bougies en mémoire de leurs proches.
Récemment, une décision a été prise par le gouvernement pour la reconstruction du port de Beyrouth et la démolition des silos qui, selon le cabinet, représentent un danger.
Par ailleurs, l’enquête menée par le juge Tarek Bitar est toujours en suspens depuis décembre, le magistrat faisant l’objet d’une demande de récusation présentée à son encontre par Ghazi Zeaïter et Ali Hassan Khalil, députés et anciens ministres du mouvement Amal. Les deux hommes sont mis en cause par Tarek Bitar dans le dossier.

Une demande similaire a été présentée il y a quelques jours à la Cour de cassation par le Comité des martyrs de l’explosion au port de Beyrouth. Ce rassemblement, qui englobe quelques familles des victimes du 4 août, est mené par Ibrahim Hoteit. Celui-ci avait créé la surprise en octobre dernier en appelant dans une vidéo à écarter le juge Bitar du dossier.