Ils étaient des centaines à répondre présent à l’appel lancé par l’ONG SAID (Spread Awarness Increase Detection) et à participer à une marche sur la corniche de Aïn Mreissé à Beyrouth, en signe de sensibilisation au cancer colorectal. Vêtus d’un T-shirt bleu, couleur dédiée à la mobilisation contre ce cancer, ils ont marché tout au long de la corniche et pris part aux activités organisées à cet effet.

Mars est le mois dédié à la sensibilisation au cancer colorectal, une maladie qui "touche une personne sur 20", a déclaré Hana Nemr, présidente de l’ONG SAID, qu’elle a fondée en 2016 après le décès de son mari Saïd des suites de ce cancer.

Selon le Registre national du cancer, en 2016 le cancer colorectal constituait 8 à 10% de l’ensemble des cas de cancer. Il est la deuxième tumeur la plus fréquente chez les femmes après le cancer du sein, avec près de 17 nouveaux cas pour 100.000 femmes et la troisième chez les hommes après les cancers du poumon et de la prostate, avec 20 nouveaux cas pour 100.000 hommes.

 

À l’occasion du mois de sensibilisation au cancer colorectal, l’ONG SAID a organisé samedi une marche sur la corniche de Aïn Mreissé.©SAID

Or il est possible de prévenir ce cancer et de le traiter dans plus de 70% des cas. D’où l’importance du dépistage précoce. Celui-ci repose essentiellement sur deux tests : la colonoscopie et le FIT. La colonoscopie doit être effectuée à partir de l’âge de 50 ans en l’absence d’histoire familiale. Au cas où un parent du premier degré a déjà été diagnostiqué avec un cancer colorectal, le contrôle doit débuter dix ans plus tôt que l’âge auquel ce proche a été diagnostiqué ou à partir de 40 ans. Le FIT, adopté en première ligne de dépistage, consiste à détecter du sang dans les selles. Il doit être effectué à un rythme annuel.

À l’occasion du mois de sensibilisation au cancer colorectal, l’ONG SAID a organisé samedi une marche sur la corniche de Aïn Mreissé.©SAID

On ne connaît pas les causes du cancer colorectal. Toutefois, plusieurs facteurs de risque favorisent la maladie. Il s’agit principalement de l’histoire familiale, le syndrome métabolique (maladie observée chez les personnes qui ont trois des cinq pathologies suivantes : obésité abdominale, hypertriglycéridémie, hypercholestérolémie, diabète de type 2 et hypertension). À cela s’ajoutent le tabagisme, une forte consommation d’alcool, de charcuterie et de viande rouge, ainsi qu’une inflammation chronique du côlon.
Une alimentation riche en fibres et faible en viande rouge et en graisse animale permet de prévenir la maladie. Mais aussi une consommation modérée d’alcool, l’arrêt du tabac, la perte du poids et une activité physique régulière.