Flambant neuve, la façade de l’école publique mufti Hassan Khaled de Beyrouth a conservé son cachet dans un pur style traditionnel libanais, avec ses pierres de taille de roches sédimentaires. Elle fait partie des 280 établissements pédagogiques qui, parce qu’endommagés par l’explosion du 4 août 2020, ont bénéficié d’une réhabilitation totale sous l’égide de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco).

"Nous avons découvert des pierres et du bois de très bonne qualité dans les fondations, que nous avons voulus mettre en avant", raconte à Ici Beyrouth Jean Yasmine, le représentant des architectes en charge de la rénovation de l’école. "En plus de l’aspect patrimonial, il a fallu imaginer des espaces agréables pour les enfants", ajoute-t-il.

L’Unesco a choisi l’établissement mufti Hassan Khaled pour célébrer, le 28 mars 2022, la complétion de son initiative, baptisée " Pour Beyrouth " (Li Beyrouth, en arabe). Celle-ci avait a été lancée par la directrice générale de l’Unesco, Audrey Azoulay, qui au lendemain de la tragédie s’était rapidement rendue sur place pour la lancer afin de soutenir la population libanaise et la reconstruction de la ville. Deux ONG, Education above all Foundation et Education cannot wait ont collaboré à l’initiative.

D’un montant total de 35 millions de dollars, le projet a permis la restauration de 228 écoles, 32 bâtiments universitaires et 20 centres sportifs. L’Unesco a fourni en plus des équipements et du mobilier, ainsi que des appareils aux universités et aux écoles publiques. Elle a par ailleurs œuvré à la rénovation de onze bibliothèques scolaires de la capitale, formant les bibliothécaires et les enseignants, et collectant des livres.
L’agence onusienne a directement supervisé la réparation d’environ la moitié des établissements, le reste étant géré par divers partenaires.

"Li Beyrouth marque le lancement d’un plan qui s’étale sur cinq ans, en collaboration avec le gouvernement, pour améliorer le système éducatif libanais, détaille Stefania Giannini, sous-directrice générale de l’Unesco pour l’éducation. En plus de rénover les locaux, il s’agira par exemple d’augmenter les effectifs des enseignants ou encore d’améliorer l’accès à l’école pour les enfants. La jeunesse de ce pays mérite une éducation de qualité."