L’Olympique de Marseille peut s’attendre à un accueil brûlant jeudi à Rotterdam en demi-finale aller de la Ligue Europa Conférence (22h00) face au Feyenoord, dont les dirigeants, craignant des incidents, ont lancé un appel au calme à leurs sulfureux supporteurs.

Ces derniers n’ont pas fait mentir leur triste réputation cette saison sur la scène européenne: le club a déjà écopé de dix amendes de l’UEFA pour un montant total avoisinant les 500.000 euros !

La dernière sanction, de 70.125 euros, a été infligée après des incidents (allumage de fumigènes, jets de projectiles et blocage d’escaliers) lors du match à domicile contre le Slavia Prague le 7 avril (3-3).

" A l’approche des rencontres face à l’Olympique de Marseille les 28 avril et 5 mai, le club adresse donc une demande urgente à ses supporters pour éviter que Feyenoord ne reçoive encore plus d’amendes ", a communiqué le club de Rotterdam.

Le Feyenoord fait par ailleurs toujours l’objet d’une sanction avec sursis d’un match européen à l’extérieur sans public.

Après un déplacement également volcanique au PAOK Salonique (2-1, 1-0) au tour précédent, Dimitri Payet et ses coéquipiers doivent donc s’attendre à un nouvel accueil bouillant.

Le stade De Kuip (la " bassine " ou la " baignoire ", en néerlandais) affichera complet et les 2.000 supporteurs marseillais auront sans doute bien du mal à se faire entendre face aux 48.000 fans de l’équipe néerlandaise, qui n’avait plus atteint le dernier carré d’une compétition européenne depuis 2002, année de son sacre en Coupe de l’UEFA (ancêtre de la Ligue Europa).

Le souvenir de Nancy en 2006

Construit en 1936 et rénové en 1994, De Kuip est une enceinte qui résonne. Les tifos y sont souvent spectaculaires. Le public chante sans discontinuer. L’expression " douzième homme " n’est pas un vain mot: aucun joueur de l’équipe ne portera jamais de maillot floqué du numéro 12, celui-ci étant réservé au public.

Mais derrière cette passion qui anime les plus de 60.000 membres de " La Légion " (le nom de l’assemblée des supporteurs) se cache une réalité moins reluisante. Quelques groupes d’ultras, principalement le redouté SCF Hooligans (Sport Club Feyenoord), rassemblent quelques centaines de fauteurs de trouble, habitués aux actes de vandalisme ou aux bagarres.

Plusieurs d’entre eux étant interdits de stade aux Pays-Bas, ils s’illustrent le plus souvent lors des matches à l’extérieur en coupes d’Europe, comme en 2015 quand ils avaient mis à sac un quartier de Rome ou en 2019 pour des faits similaires à Bâle.

Cette saison, ce sont des dirigeants de l’Union Berlin qui avaient été victimes du comportement de ces hooligans qui, en octobre dernier, avait agressé la délégation allemande dans un restaurant du centre de Rotterdam à la veille d’un match de Ligue Europa Conférence.

" Nous sommes démunis par rapport à ces comportements ", regrettait récemment le directeur général du club néerlandais Dennis te Kloese.

En France, les fans de l’AS Nancy Lorraine se souviennent encore du déplacement des Rotterdamois en 2006, quand quelques dizaines de supporters avaient provoqué l’interruption d’un match de Ligue Europa après avoir arraché des sièges du stade Marcel Picot et provoqué les forces de l’ordre.

Les craintes de débordements sont telles que depuis 2009, les fans de Feyenoord ne peuvent plus se rendre à Amsterdam pour assister au " Klassieker " face à l’Ajax, le grand rival historique.

Les Marseillais n’ont plus atteint de finale de coupe d’Europe depuis 2018. Ils avaient alors perdu finale face à l’Atletico de Madrid (3-0).

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