Pour ses 75 ans, la NBA s’offre une finale empreinte d’histoire, avec d’un côté Golden State, qui veut prolonger la dynastie Stephen Curry/Klay Thompson démarrée en 2015, de l’autre Boston, en quête d’un 18e sacre record sous une nouvelle ère Jayson Tatum/Jaylen Brown.

Ces deux franchises emblématiques, qui vont s’affronter dès jeudi à San Francisco – les Warriors ayant l’avantage du parquet -, pour le premier match d’une série sacrant la première à quatre victoires, sont parmi les pionnières de la Ligue nord-américaine de basket, créée comme elles en 1946.

Elles cumulent pas moins de 23 titres de champions, dont 17 pour Boston. Et aussi étrange que cela puisse paraître, elles ne se sont affrontées qu’une seule fois en finale.

En 1964, au plus fort de leur hégémonie, marquée par neuf championnats remportés d’affilée, les C’s avaient pris le meilleur sur les Warriors de San Francisco, avec en toile de fond la rivalité des géants Bill Russell et Wilt Chamberlain.

Cette fois, il est donné aux talentueux Jayson Tatum et Jaylen Brown la possibilité d’écrire leur propre histoire, après d’autres glorieux anciens, les Bob Cousy, John Havlicek, Larry Bird ou encore Paul Pierce, qui mena l’équipe au trèfle à son dernier titre en date, en 2008.

S’ils y parviennent ils offriront un 18e sacre à Boston, pour reprendre leurs distances sur les Lakers, rivaux honnis qui les avaient rejoints au sommet du palmarès en 2020, après avoir battu Miami.

Boston à un train d’enfer

Miami, qui avait alors barré la route des Celtics en finale de conférence Est dans la bulle d’Orlando et dont ils se sont vengés dimanche, au bout d’un 7e match décisif en Floride, point d’orgue de six mois menés à un train d’enfer.

Car à mi-saison, Boston, en négatif (20 victoires-21 défaites), végétait à la onzième place, hors-course des play-offs. Puis, sous la houlette de son rookie d’entraîneur Ime Udoka, une alchimie s’est créée, fortifiée par une prise de conscience de Tatum et Brown désireux de prouver qu’ils peuvent jouer ensemble, et l’équipe de se hisser en 2e position.

Si les " Jay-Jay " sont de puissantes locomotives en attaque, l’arrière-garde n’est pas en reste, avec Marcus Smart, élu meilleur défenseur de NBA, et Robert Williams. Sans oublier l’impact physique du vétéran Al Horford ou encore l’apport conséquent du 6e homme Derrick White.

En play-offs, cette équipe très complète a ainsi balayé les Brooklyn Nets de Kevin Durant, puis a détrôné les Milwaukee Bucks de Giannis Antetokounmpo, avant donc de vaincre le Heat de l’héroïque Jimmy Butler.

De quoi en faire le favori pour le titre, selon l’ancienne star Charles Barkley: " les Celtics vont remporter le championnat, parce qu’ils ont simplement le meilleur collectif ".

En guise de bémol, le manque d’expérience pourrait peser lourd face aux Warriors, qui vont disputer leur sixième finale en huit ans. Comme avant eux d’autres sacrées dynasties, celles des Celtics de Bill Russell, des Lakers de Jerry West puis de Magic Johnson, et des Bulls période Michael Jordan.

" ADN de champions "

" Je ne pense pas qu’un seul de nos joueurs soit impressionné ou intimidé par ce moment. Nous comprenons ce qui nous attend, nous connaissons l’adversaire ", a néanmoins assuré Udoka.

Un adversaire, bien déterminé à prendre sa revanche sur le destin, qui a brutalement stoppé sa saga en 2019, quand Kevin Durant et Klay Thompson se sont gravement blessés lors de la finale perdue contre Toronto. C’était la cinquième fois d’affilée que Golden State atteignait ce stade, avec trois sacres (2015, 2017, 2018) à la clé pour une autre défaite contre Cleveland en 2016.

La traversée du désert aura duré deux saisons. Le temps que Stephen Curry se fracture une main, que l’équipe touche le fond avec le pire bilan de la Ligue en 2019-2020, que Thompson, maudit, se rompe aussi un tendon d’Achille après ses ligaments croisés, que le coach Steve Kerr s’arme de patience, après le départ de Durant à Brooklyn, pour reconstruire avec des jeunes (Andrew Wiggins, Jordan Poole…) arrivés aujourd’hui à maturité.

Le retour en pleine lumière s’articule autour du " big 3 " originel: les " Splash Brothers " Curry/Thompson, probablement la meilleure paire de shooteurs de l’histoire, et Draymond Green, l’âme " guerrière " de l’équipe.

Leur " ADN de champions ", comme aime à le rappeler Kerr, a parlé en play-offs, pour écarter Denver et Nikola Jokic, Memphis et Ja Morant, Dallas et Luka Doncic.

" Cet ADN, on ne peut pas vraiment l’enseigner ", affirme Curry, MVP 2015 et 2016. " Notre ossature et notre façon de jouer, c’est ce qui nous rend uniques et différents. "

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