Trente ans se sont écoulés depuis cette première fois où j’ai foulé le sol libanais.

Trente ans. Une vie. Une éternité. Une éternité, un aller-retour, toujours suivi d’un aller-retour. Un ballet incessant. Et une myriade de souvenirs.

La promesse du Levant.

Trente ans plus tard, je me dis que c’est cela, le Liban. Une promesse.

La certitude que le soleil se lèvera toujours quand bien même quelquefois cette terre gorgée de lumière se trouve plongée dans les ténèbres les plus vils.

Le Liban. Se souvenir de la première fois, de cette première rencontre avec un univers ignoré jusque-là. Souvenir inoubliable, à l’instar du premier baiser.

Rencontre avec une langue étrangère, déroutante, vibrante. Une langue aux géo-graphies multiples: un méli-mélo de français et de libanais relevé d’un zeste d’anglais. Des sonorités telles un tourbillon envoûtant et qui s’en viennent sillonner les allées de l’esprit, jusqu’à s’y fondre, naturellement.

Rencontre avec un peuple, hallucinant, éblouissant. Un peuple capable de danser après une tempête d’obus.

Un peuple capable de sourire malgré les larmes, parce que le sourire est une manière de survivre. De sur-vivre.

Rencontre avec une gastronomie inouïe à l’image du mezzé: une profusion de saveurs, de couleurs et de senteurs qui sont tant de promesses tenues qu’elles en deviennent inoubliables. L’âme retient pour l’éternité cette nourriture dont elle se délecte ad vitam aeternam.

Rencontre avec une création littéraire d’une profondeur subtile, et qui, de plume en plume, nourrit l’esprit sans que jamais il ne se sente repu.

Il ne peut en être autrement au pays de la fécondité.

Qui n’a jamais lu un Gabriel Naffah, une Nadia Tuéni, un Gibran Ghalil Gibran, un Amin Maalouf, un Salah Stétié, un Georges Schéhadé est condamné à demeurer sur sa fin, pour toujours.

Rencontre avec la vie. La vie en apprentissage. La vie en partage. La vie en héritage.

Le Levant, la promesse d’une leçon de vie. De ces leçons qui forgent un être et lui dictent sa conduite et… l’arment face à cet abominable fléau qu’est la guerre.

Trente ans se sont écoulés depuis cette première fois où j’ai foulé le sol libanais.

Trente ans. Une vie. Une éternité. Un aller-retour de plus.

Le Levant a toujours tenu ses promesses. Et le soleil se lèvera encore. Le Levant tiendra toujours ses promesses. Promis. Et comme dit le proverbe libanais:

 Que le coq chante ou non, le jour se lève.

 

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