Les 20 litres d’essence ont dépassé le million de livres libanaises ce mercredi alors que le taux de change du dollar sur le marché parallèle bat des records d’heure en heure (57.000 livres pour un dollar, en début d’après-midi). Une journée presque normale au Liban, alors que les autorités politiques sont aux abonnés absents.

La montée fulgurante du dollar, mardi soir, a poussé certaines stations-service à rester fermées mercredi matin, dans l’attente d’une nouvelle tarification officielle. D’autres ont quand même ouvert, quitte à vendre, à perte, provoquant quelques petites files d’attentes.

À midi, tout était réglé. Une nouvelle tarification officielle a été publiée que les propriétaires ont directement appliquée pour essayer de faire quelques bénéfices avant une nouvelle hausse du dollar. Cette grille de prix publiée quotidiennement par le ministère de l’Énergie est établie en fonction du prix du baril sur les marchés internationaux et selon le prix du billet vert sur le marché noir. Les citoyens sont donc les premières victimes de cette absence totale de gouvernance. En plus de trois ans, le gouvernement n’a pas fait le moindre effort pour entamer les réformes nécessaires pour le redressement du pays.

Les automobilistes dépités que nous avons rencontrés ont refusé de parler face caméra. Ils nous ont toutefois expliqué qu’ils subissent cette inflation galopante sans avoir d’autres choix que de devoir remplir leur réservoir, quel que soit le prix. Une résignation citoyenne qui ne présage rien de bon.