Pure Nostalgia se propose de vous emmener à la redécouverte des lieux mythiques de Beyrouth qui n’existent malheureusement plus, histoire de vous imprégner de cette ville atypique qui a profondément marqué la mémoire de ses nombreux visiteurs.

Arlequin a connu la célébrité grâce, entre autres, aux grandes pièces montées pour mariages, baptêmes, anniversaires… Deux fourneaux électriques, à quatre compartiments chacun, pouvaient fournir 12 000 gâteaux par jour. Deux machines ultramodernes préparaient les pâtes.

Un nombreux personnel spécialisé s’affairait sous la surveillance de Louis Féghali qui s’occupait de tout et avait l’œil sur tout. Gérald Chevallier, un des plus habiles décorateurs européens, avait conçu ces imposants châteaux de pâtisseries, de croquants et de caramels, dont quelques-uns étaient de véritables chefs-d’œuvre.

Dans la salle de la confiserie, on préparait avec beaucoup de soins et de minutie: fondants, marrons glacés, pâtes, d’amandes, chocolats… Il fallait un dosage subtil; trop peu ou trop de sucre ou de sirop pouvait altérer la saveur.

Il y avait aussi la charcuterie qui offrait un large éventail de salamis, mortadelles, pâtés, jambons, foie gras et galantines de volaille. Naturellement, toutes ces marchandises étaient de première qualité. Un dépôt spécial contenait l’argenterie, la verrerie, la vaisselle et tout ce qui était nécessaire pour le service des grands banquets.

Arlequin était équipé pour des dîners de 8 000 personnes. En été, la clientèle des montagnes s’ajoutait à celle de la ville. Trois camionnettes et quatre bicyclettes permettaient le transport rapide des commandes.

Un chef de service dirigeait le transport à domicile qui ne nécessitait pas de frais supplémentaires. La plupart des ambassades étaient des clients fidèles pour la célébration de leur fête nationale… entre autres celles d’Amérique, de Russie, d’Allemagne, de Yougoslavie, du Libéria, etc.

Les imposantes réceptions étaient rehaussées de splendides buffets mis au point par les "trois mousquetaires de la pâtisserie" qui, en 13 heures de temps, avaient réussi le prodige de préparer le chargement complet d’un grand avion; ce fut un de leurs records!