Le vice-président de la Chambre, Elias Bou Saab, a révélé, lors d’une interview à la MTV, jeudi soir, qu’un envoyé sécuritaire chypriote a effectué une visite éclair jeudi à Beyrouth, mais sans préciser la nature de sa mission.

Commentant les menaces du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, mercredi, contre Chypre, il a dit y voir un message "qui a débouché puisqu’il a suscité des réactions" de la part de Nicosie. Mais il a relevé que ce message était essentiellement destiné à Londres "qui détient des bases militaires à Chypre, lesquelles sont considérées comme étant un territoire britannique". Selon lui, "les responsables libanais devraient de ce fait entrer en contact avec les autorités britanniques pour s’assurer que leurs bases ne seraient pas utilisées par Israël afin d’attaquer le Liban".

Concernant la récente double visite de l’émissaire américain, Amos Hochstein, au Liban et en Israël, M. Bou Saab a affirmé qu’elle s’inscrit dans le prolongement de la mission que ce dernier avait lancée dans la perspective d’un après-Gaza. Le but de cette mission, a-t-il dit, est d’arracher aux Libanais et aux Israéliens un accord sur ses arrangements qui garantiraient un calme durable à la frontière sud.

"L’élément nouveau dans les efforts pour un arrêt des hostilités à Gaza et au Liban-sud, est seulement la proposition de trêve du président américain, Joe Biden, mais si elle n’aboutit pas, la question reste de savoir s’il existe d’autres moyens pour rétablir le calme au sud. Il semble que des idées sont sous étude pour le moment et qu’elles pourraient donner le même résultat", a-t-il dit, excluant une guerre élargie.

Pour ce qui est de ses rapports avec le CPL, dont il a été écarté, M. Bou Saab a expliqué qu’il "ne pouvait plus se conformer aux méthodes de ce courant", sans vouloir s’étendre sur son conflit avec son chef, Gebran Bassil. Il a seulement indiqué que "des propositions" lui ont été faites mais qu’il ne pouvait pas aller à l’encontre de ses convictions. Entre autres, M. Bou Saab a dit ne pas avoir été convaincu par le refus de Gebran Bassil de soutenir la candidature du député Ibrahim Kanaan à la présidence de la République

Sur le volet économique et la crise financière, il a insisté sur le fait que la majorité des députés sont hostiles à la proposition de règlement du FMI qui implique, entre autres, une suppression des dépôts bancaires.

Le député a mis en garde, dans le même ordre d’idées, contre une liquidation du secteur bancaire, jugeant suspectes les idées avancées dans cet objectif, avant de préconiser la mise en place d’un plan pour restituer l’argent des déposants.