Écoutez l’article

La rentrée littéraire 2024 débute avec une avalanche de titres, promettant des rayons surchargés dans un contexte incertain pour l’industrie du livre.

La rentrée littéraire 2024 s’annonce mouvementée dans les librairies, avec une abondance de titres luttant pour se frayer une place sous les projecteurs. Marquée par les conflits régionaux et mondiaux, la stagnation du pouvoir d’achat, les bouleversements politiques et les Jeux olympiques, l’année s’avère mitigée pour les libraires. Toutefois, ce n’est pas le cas pour La Nouvelle Librairie d’Orléans, où l’engouement et la demande de conseils en littérature ne cessent de croître, selon les retours enthousiastes de l’équipe.

Le retour des vacances est particulièrement chargé. Dès le 14 août, des titres phares de cette rentrée font leur apparition, tels Tenir debout de Mélissa Da Costa, une autrice incontournable en France, qui aborde l’amour face au handicap. Cette jeune femme de 34 ans a détrôné, en 2023, Guillaume Musso, devenant ainsi la romancière que les Français ont le plus achetée en librairie. Son premier roman de 2019, Tout le bleu du ciel, un best-seller qui continue de bien s’écouler, est actuellement adapté en série pour TF1.

Gaël Faye, quant à lui, revient avec Jacaranda, un roman évoquant le Rwanda, huit ans après le succès de Petit pays. Alice Zeniter propose Frapper l’épopée, écrit en Nouvelle-Calédonie.

Le 15 août marquera la sortie de deux autres poids lourds: Jour de ressac de Maylis de Kerangal, une enquête policière se déroulant au Havre, et Houris de Kamel Daoud, qui explore les violences en Algérie.

Mais la véritable avalanche est attendue les 21 et 22 août, avec une centaine de romans qui déferleront sur les étals en seulement deux jours. Parmi eux, L’Impossible Retour d’Amélie Nothomb, un récit de voyage au Japon. Pour l’écrivaine belge, il s’agit de sa 32e rentrée littéraire consécutive, une tradition presque superstitieuse, souligne son éditeur Albin Michel.

Des auteurs bien connus des amateurs de littérature contemporaine feront également leur retour, tels que Claudie Gallay avec Les Jardins de Torcello, Abel Quentin avec Cabane, Maud Ventura avec Célèbre, Philippe Jaenada avec La Désinvolture est une bien belle chose et Emma Becker avec Le Mal joli.

Pourtant, malgré cette abondance littéraire, certains s’inquiètent de voir toujours les mêmes noms en avant, au détriment de nombreux écrivains prometteurs qui peinent à se faire entendre. À La Nouvelle Librairie, on préfère mettre en avant des coups de cœur, des ouvrages qui ont marqué les libraires et qu’ils recommandent avec passion à leurs clients en quête de conseils personnalisés.

En juin, le Syndicat de la librairie française a appelé les éditeurs à réduire drastiquement le nombre de sorties. Bien que ce ralentissement soit amorcé, il reste timide. La rentrée littéraire 2024, qui s’étend d’août à octobre, propose 459 romans, le total le plus faible du vingt-et-unième siècle, contre 466 en 2023 et 490 en 2022.

L’édition française continue de naviguer en eaux troubles. Le marché est particulièrement difficile pour les premiers romans, avec des ventes moyennes d’environ 800 exemplaires. La situation est encore plus complexe pour les romans étrangers, souvent éclipsés par des genres en vogue comme le manga ou la romance. Les traductions de l’anglais dominent ce secteur, avec des auteurs tels que l’Irlandais Colm Toibin et l’Américain James Ellroy en tête d’affiche.

Avec AFP