Le premier juge d’instruction de Beyrouth par intérim, Bilal Halaoui, a émis lundi un mandat d’arrêt contre l’ancien gouverneur de la Banque du Liban (BDL) Riad Salamé.

Il a, par ailleurs, fixé à jeudi la date de la seconde audience, au cours de laquelle des témoins devraient être auditionnés.

M. Salamé, qui demeure sous arrestation, dispose de vingt-quatre heures pour faire appel de la décision du magistrat devant la chambre de mise en accusation. La chambre susmentionnée devra soit confirmer le mandat d’arrêt, soit libérer l’ancien gouverneur de la Banque centrale.

Mais dans un entretien accordé à la chaîne locale MTV, l’avocat de M. Salamé, Mark Habka, a indiqué qu’il s’agit d’une "procédure ordinaire" et que le juge d’instruction est "tenu d’émettre un mandat d’arrêt afin de pouvoir poursuivre son enquête". Il a, dans ce contexte, dénoncé "les circonstances dans lesquelles s’est tenue l’audience, surtout que les médias avaient induit en erreur l’opinion publique en présentant M. Salamé comme fugitif, alors que l’ancien gouverneur s’est présenté de son propre gré devant le juge d’instruction". M. Habka a ajouté que "certains responsables politiques ne veulent pas que la vérité soit révélée" au sujet de la façon avec laquelle les finances de l’État ont été gérées. 

Il convient de rappeler que M. Salamé a comparu lundi, au Palais de justice, devant le juge Halaoui, accompagné de son avocat, Mark Habka.

Plusieurs manifestants étaient sur place pour suivre de près les développements de l’affaire. Ils ont tenté d’entrer au Palais de justice, mais les forces de l’ordre, déployées dans le secteur, leur ont fait barrage.

Tôt le matin, lundi, l’armée et les forces de sécurité avaient pris des mesures strictes pour interdire toute entrée et sortie du Palais de justice avant le début de la séance.

La cheffe du service du contentieux de l’État, Hélène Iskandar (proche du Courant patriotique libre- CPL), qui s’était porté partie civile dans cette affaire, a essayé d’assister à l’audience. M. Halaoui l’en a empêchée, M. Salamé ayant dirigé contre elle une action en responsabilité du fait des juges. Un autre avocat de l’État a pris part à l’audience.

Il s’agit, rappelle-t-on, de la première audience portant sur l’affaire Optimum Invest, dans le cadre de laquelle M. Salamé a été arrêté mardi dernier sur décision du procureur général près la Cour de cassation par intérim, le juge Jamal Hajjar, au terme de trois heures d’audition au Palais de justice.

Créée en 2004, l’entreprise libanaise de courtage est soupçonnée d’avoir surfacturé des banques libanaises, en empruntant des fonds à la BDL pour acheter des bons du Trésor libanais avant de les racheter à des prix majorés, permettant ainsi à la Banque centrale de faire des gains évalués à plusieurs milliards de dollars.

 

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