Le député Alain Aoun est récemment sorti de son silence concernant son départ du Courant patriotique libre (CPL), regrettant que le parti soit désormais axé autour de Gebran Bassil et écarte ceux qui ne lui sont pas fidèles. Dans une interview accordée à Al-Jadeed, il a exposé les désaccords avec Bassil qui ont conduit à son exclusion le 2 août 2024.

M. Aoun a expliqué qu’il avait "gardé le silence face à l’opinion publique malgré tout ce qu’il a enduré ces sept derniers mois, afin de laisser une chance à la réconciliation". Toutefois, il a reconnu que ses efforts avaient échoué, se heurtant "à des comportements de personnes qui ne l’ont pas traité de manière éthique, que ce soit en amitié ou en cas de désaccords".

M. Aoun a ensuite dénoncé "toutes les déclarations que l’opinion publique a entendues dans la presse" de la part du CPL, affirmant qu’elles n’étaient qu’"un écran de fumée destiné à cacher le processus de liquidation le plus ignoble au sein du parti, un plan soigneusement orchestré à l’avance, avec une annonce calculée dans les moindres détails", a-t-il précisé.

Le neveu de l’ancien président Michel Aoun a ajouté que "l’élimination des figures emblématiques et des fondateurs du CPL, qui s’est faite sous les yeux du président Aoun, confère encore plus de légitimité à ce processus. Le problème, c’est uniquement avec M. Bassil."

Réagissant aux accusations de M. Bassil, qui a affirmé qu’un sondage avait forcé M. Aoun à se retirer de la course à la présidence du parti, ce dernier a exprimé de sérieux doutes sur la véracité de ces propos, neuf ans après les faits.

Pour Alain Aoun, le chef du CPL cherche à "éliminer tous les héritiers politiques de Michel Aoun" et n’est toujours pas satisfait.

Publication de la note envoyée à l’ancien président

Pour répondre aux accusations de Gebran Bassil, qui prétend qu’il aurait insulté personnellement l’ancien président Aoun dans une lettre, Alain Aoun a publié sur son compte X la note qu’il avait adressée à Michel Aoun, dans laquelle il expliquait son refus de siéger au Conseil des sages du CPL.

Cette publication vise à réfuter les affirmations de M. Bassil, qui avait déclaré que "M. Alain Aoun avait envoyé une lettre au président Aoun dans laquelle il l’insultait personnellement".