Le président des Émirats arabes unis, cheikh Mohammed ben Zayed al-Nahyan, est attendu lundi à Washington pour une première visite officielle dans un contexte de fortes tensions au Moyen-Orient, dans le but de mettre en avant la coopération économique et technologique.

Le conseiller présidentiel émirati Anwar Gargash a déclaré que les Émiratis, qui souhaitent réorienter leur économie loin du pétrole et vers de nouvelles technologies telles que l’intelligence artificielle, pensaient " économie d’abord, prospérité d’abord " dans leur " relation stratégique " avec les États-Unis.

Avec ce déplacement, cheikh Mohammed sera le premier président en exercice de cette riche monarchie du Golfe à se rendre officiellement à Washington.

Il doit rencontrer le président américain, Joe Biden, et la vice-présidente, Kamala Harris, qui se présente à la succession de Biden, a indiqué la Maison Blanche.

Les responsables américains ont déclaré que les principaux sujets à l’ordre du jour étaient la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza et le conflit au Soudan, où les Émirats arabes unis ont été accusés de soutenir l’une des parties belligérantes — une accusation qu’ils réfutent.

S’adressant aux journalistes cette semaine, Anwar Gargash a déclaré que tout en tenant compte de " ce qui se passe à Gaza ou dans d’autres régions ", la visite du président se concentrera sur l’approfondissement des liens économiques et technologiques.

" Les Émirats arabes unis tentent d’adopter davantage une vision économique et technologique, tout en prenant pleinement conscience que nous sommes à l’automne de l’ère des hydrocarbures ", a-t-il déclaré. "Pourquoi misons-nous sur la technologie ? Si nous croyons que les hydrocarbures sont en train de disparaître, lentement mais sûrement, alors nous devons remplacer cette source de revenus par autre chose", a-t-il déclaré.

Et d’ajouter: " Beaucoup de choses sont en préparation. Nous traçons une feuille de route… et nous devons nous associer à vous (les États-Unis) pour que nous puissions réaliser ces choses."

Il a également souligné que les liens des Émirats avec les États-Unis représentaient " notre relation stratégique la plus importante ", même si " parfois les gens aiment parler de certaines tensions dans cette relation ".

Les Émirats arabes unis, qui devraient être un contributeur clé à la reconstruction de la bande de Gaza après la guerre, entretiennent également des liens étroits avec la Russie et ont refusé de condamner l’invasion de l’Ukraine en 2022.

Le voyage de cheikh Mohamed fait suite à une forte escalade des hostilités entre Israël et le Hezbollah, qui a suscité des craintes d’une guerre plus large au Moyen-Orient.

Les Émirats arabes unis, une fédération de cheikhs, font partie des rares États arabes à reconnaître Israël et jouissent d’une influence croissante au Moyen-Orient grâce à leur richesse pétrolière, leur environnement commercial et leur réputation de stabilité.

De plus, ils sont voisins de l’Arabie saoudite, un géant pétrolier que les États-Unis encouragent à établir des relations avec Israël, dans l’espoir d’apaiser une région en proie aux tensions exacerbées par la guerre entre Israël et le Hamas.

Cheikh Mohamed, devenu président en mai 2022 après plusieurs années de règne de facto, entretient des relations solides avec la Chine et l’Inde et a visité ces deux pays cette année.

En avril, Microsoft a annoncé un investissement de 1,5 milliard de dollars dans l’entreprise d’intelligence artificielle G42 des Émirats, tandis qu’Abou Dhabi se détournait progressivement des partenariats chinois dans l’IA.

Avec AFP