Écoutez l’article

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a souligné que la proposition franco-américaine de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, soutenue par les pays européens et arabes lors de l’Assemblée générale des Nations unies la semaine dernière, "reste en vigueur".

"L’initiative est toujours sur la table. Il y a encore de l’espoir, mais il y a peu de temps", a déclaré M. Barrot lors d’une conférence de presse à l’issue de sa visite au Liban lundi.

Il a réitéré qu’une solution diplomatique durable et définitive "est bien connue", à savoir "l’application stricte et complète de la Résolution 1701 de l’ONU".

Dans ce contexte, il a tracé la feuille de route pour l’application de la résolution qui, selon lui, nécessite plusieurs points: un arrêt des hostilités des deux côtés de la frontière; un déploiement massif des forces armées libanaises au sud du fleuve Litani; le retrait des groupes armés non étatiques à proximité immédiate de la frontière; un renforcement des capacités de la Force de maintien de la paix de l’ONU pour accomplir sa mission; et un règlement des contentieux concernant la frontière terrestre.

"Tout cela reste possible, à condition que la volonté politique soit présente des deux côtés", a-t-il affirmé, soulignant qu’Israël devait s’abstenir de toute opération terrestre et que les deux parties, tant Israël que le Hezbollah, devaient respecter le cessez-le-feu.

Il a fait valoir que les circonstances actuelles résultent en grande partie de la décision du Hezbollah qui, depuis octobre 2023, a entraîné le Liban dans une situation que la France a toujours déplorée.

Le ministre français a par ailleurs exhorté les dirigeants libanais à rétablir le bon fonctionnement des institutions de l’État en élisant sans délai un président de la République.

Jean- Noël Barrot, qui effectue sa première mission à l’étranger depuis sa nomination dans le nouveau gouvernement français, n’a proposé aucune nouvelle initiative pour désamorcer le conflit. Conflit que le Hezbollah, par le biais de son secrétaire général adjoint, Naïm Qassem, a promis lundi de poursuivre en soutien à Gaza.

Selon une source bien informée, "Naïm Qassem est intervenu au bon moment pour rappeler à tous que le Hezbollah demeure un acteur essentiel et que personne ne pourra réaliser de plans diplomatiques sans lui".

Malgré le coup dur que le Hezbollah a subi avec la mort de son influent secrétaire général, Hassan Nasrallah, et d’un grand nombre de ses commandants clés, "nous constatons que la diplomatie libanaise reste toujours sous l’influence du Hezbollah… rien n’a vraiment changé", a déclaré la source à Ici Beyrouth.

De plus, cette même source a affirmé que le Hezbollah et son allié, le mouvement Amal, conservent des atouts et restent forts sur le plan libanais et en interne, même s’ils peuvent être moins résilients face aux Israéliens.

"Au sein du Hezbollah, il y a une perte de moral, mais sur le terrain, le parti est toujours capable de s’imposer et d’imposer sa volonté", a indiqué la source, avant d’ajouter que la visite de Mr Barrot au Liban pourrait être perçue comme largement symbolique. Cependant, elle reflète les efforts inlassables de la France et son désir d’aller de l’avant et de ne pas lâcher le Liban.

Pour conclure, la source susmentionnée a déclaré: "La France est le seul pays occidental, le seul ami du Liban à avoir envoyé son ministre des Affaires étrangères dans la région sous les bombardements. C’est le seul pays qui continue de pousser pour une solution diplomatique, alors que tout le monde, y compris les États arabes, a abandonné le Liban."

 

Abonnez-vous à notre newsletter

Newsletter signup

Please wait...

Merci de vous être inscrit !