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Des migrants syriens ont commencé à retourner dans leur pays en raison de l’escalade des opérations militaires entre Israël et le Hezbollah. Des Libanais, en particulier ceux vivant dans les villages de la Békaa et du sud du Liban, auraient également rejoint la Syrie.

Dans son dernier rapport, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), en état d’alerte de niveau 3 pour le Liban et la Syrie depuis le 1er octobre, a constaté une augmentation du nombre de personnes franchissant la frontière entre ces deux pays à partir du 23 septembre. Cette date marque un tournant critique dans les hostilités, déclenchées par l’ouverture du front sud par le Hezbollah, le 8 octobre 2023.

Environ 128.000 personnes avaient franchi la frontière au 30 septembre, dont 70% de Syriens et 30% de Libanais. La majorité de ces personnes sont des femmes et des enfants, avec 60% de mineurs.

Le HCR a indiqué que le nombre prévu de nouveaux arrivants avait été revu à la hausse, faisant état d’un retour attendu de 500.000 à 600.000 personnes du Liban vers la Syrie.

Selon le rapport du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), le principal point de passage utilisé par les Syriens rapatriés et les déplacés libanais ayant traversé la frontière entre le 27 et le 29 septembre 2024 est Masnaa/Jdeidet Yabous. Par ailleurs, l’UNFPA estime que 3.290 personnes ont franchi la frontière via Tartous, 12.466 via Homs et 82.758 via les points de passage ruraux autour de Damas durant cette même période.

Centres d’accueil

Dans plusieurs gouvernorats, dont Homs, Hama, Tartous, Alep, Damas, Daraa, Lattaquié et les zones rurales de Damas, les nouveaux arrivants sont principalement hébergés par des familles élargies ou des communautés locales.

Le gouvernement syrien a également mis en place des abris collectifs pour un nombre limité de déplacés libanais. Au 29 septembre, l’abri Al-Karnak et deux centres temporaires étaient pleinement opérationnels dans le gouvernorat de Tartous, accueillant environ 140 personnes, soit 30 familles. Dans le gouvernorat de Lattaquié, deux autres abris collectifs, le Sports City Collective Shelter et l’Al-Nakheel Beach Shelter, sont en cours d’installation pour recevoir les nouveaux arrivants.

Pour l’instant, le régime syrien semble encourager le retour des rapatriés syriens en suspendant, depuis le week-end dernier, la taxe d’entrée de cent dollars habituellement imposée aux Syriens. Cette mesure, valable pour une semaine, pourrait être prolongée, selon plusieurs sources.

État de santé vulnérable

Cela dit, le rapport du HCR met en évidence la vulnérabilité sanitaire des déplacés syriens et libanais, nécessitant une assistance urgente en médicaments divers. Des équipes médicales et des cliniques mobiles ont été déployées aux points de passage ainsi que dans les abris et centres d’accueil temporaires. Le ministre libanais de la Santé a également annoncé que les déplacés seraient désormais exemptés de tous frais médicaux, alors que la vaccination et d’autres services de santé pour les étrangers étaient auparavant payants.

Dans le détail, les services de soins de santé primaires (SSP) sont fournis à trois niveaux:

1. Points d’entrée: une équipe est présente à chaque point de passage et fournit des services de soins de santé primaires, y compris la vaccination. Les coûts de ces équipes sont actuellement couverts par l’Unicef.

2. Abris: les services de soins de santé primaires dans ces abris, y compris la vaccination, seront soutenus par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

3. Communauté: la prochaine grande campagne de vaccination de rattrapage permettra d’évaluer le statut vaccinal de tous les enfants de moins de cinq ans, quelle que soit leur nationalité. Une campagne médiatique encouragera les déplacés à se rendre dans les centres de santé fixes pour bénéficier de services supplémentaires. L’OMS couvrira les coûts opérationnels, tandis que l’Unicef soutiendra la campagne médiatique.

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