" Bonsoir à tous! Mon conseiller est ici, mon chef de cabinet est ici, le Premier ministre Chmygal est ici, le président est ici, nos militaires sont ici, les citoyens, la société, nous sommes tous ici, à défendre notre indépendance, notre État. C’est ce que nous avons décidé de faire. Gloire à nos défenseurs, gloire à ceux qui nous protègent… Gloire à l’Ukraine! "
La vidéo diffusée par le président Zelensky vendredi soir pourrait être sa dernière, alors que les troupes russes investissaient le nord de la capitale Kiev. Cette vidéo pourrait être aussi LA vidéo qui aurait contribué le plus à galvaniser la résistance ukrainienne en cas de repli, très peu probable, des militaires russes. Tout est probable. Mais une chose est sûre, cette scène filmée entrera dans l’histoire, et figurera parmi les icônes les plus partagées et les plus vues par les hommes. Au même titre que le soldat soviétique hissant le drapeau rouge sur le Reichstag ou les GI’s à Iwo Jima ou le chef de char vietnamien en tong dans l’ambassade US à Saigon, ou Allende portant son " kalach " à l’entrée de la Moneda. Dans ce document audiovisuel, un chef d’Etat sans cravate, sans tribune, sans cliquetis de caméras ni projecteurs, qui porte de simples habits couleur kaki, en compagnie des hauts responsables de l’Etat, muni de son " smartphone " au sein du quartier administratif de Kiev. Toute la simplicité d’un citoyen patriote, toute la prestance d’un ex-comédien, toute la puissance d’un orateur.
Malgré cela, le maître du Kremlin paraissait résolu à poursuivre son offensive. Et obtenir un changement de régime en Ukraine, qualifiant vendredi les membres de l’équipe du chef de l’Etat ukrainien de " drogués " et de " néonazis ". " Prenez le pouvoir entre vos mains ! ", a-t-il lancé à l’adresse des militaires ukrainiens. " Il me semble qu’il sera plus facile de négocier entre vous et moi ", a-t-il ajouté. En signe de défi, Volodymyr Zelenski, dont Washington redoute qu’il ne soit victime d’un " acte atroce ", a diffusé sur les réseaux sociaux une vidéo dans laquelle on le voit dans la rue, affirmant être toujours à Kiev et déterminé à " défendre " l’Ukraine. La Russie, qui avait appelé à une reddition de l’armée ukrainienne, condition préalable à des " négociations ", s’était en outre dite prête à organiser une rencontre avec une délégation ukrainienne à Minsk, la capitale du Belarus. Ce n’est " pas de la vraie diplomatie ", a commenté le département d’Etat américain.
Le président Zelensky a reproché aux Européens d’être trop lents à soutenir l’Ukraine et il a appelé ceux ayant " une expérience de combat " à venir lutter aux côtés des Ukrainiens. L’Otan, dont les dirigeants se sont retrouvés vendredi en visioconférence, a répété ces derniers jours qu’elle n’enverrait pas de troupes dans ce pays. Joe Biden a en revanche prévenu qu’aucun " pouce de territoire de l’Otan " ne serait cédé et le Pentagone dépêchera quelque 7.000 hommes de plus en Allemagne.
Avec AFP