Après la campagne menée contre Nagib Mikati, lui imputant la responsabilité de ne pas former un gouvernement – une campagne à laquelle ont pris part le patriarche maronite Béchara Raï et le Hezbollah – le Premier ministre désigné a profité de la fête de l’Assomption pour renouer avec le président de la République Michel Aoun en lui présentant ses vœux.

Les liens entre les deux hommes avaient été interrompus depuis le 29 juin dernier, si l’on exclut la rencontre protocolaire à l’occasion de la Fête de l’armée, et une réunion à Baabda avec l’émissaire américain Amos Hochstein, en présence du président du Parlement Nabih Berry.

Après avoir repris contact avec le chef de l’État, Nagib Mikati s’est rendu à Baabda, proposant une combinaison similaire à la composition du cabinet sortant avec des amendements mineurs, sinon le renflouement de celui-ci.  Suite à cette rencontre, il a fait état d’un rapprochement des points de vue avec le président, et d’une volonté partagée de poursuivre les échanges, les deux hommes s’étant entendus sur le maintien du portefeuille de l’Énergie aux mains du ministre sortant Walid Fayad, celui de l’Industrie aux mains de Georges Bouchikian, et le remplacement des ministres Ayman Salam (Déplacés), et Issam Charafeddine (Économie).

En entreprenant cette démarche auprès du chef de l’État, le Premier ministre sortant a voulu se dédouaner de la responsabilité du blocage de la formation du gouvernement et la faire assumer au mandat actuel. Ce serait surtout un moyen de couper court aux velléités de Gebran Bassil de bloquer la mise en place du nouveau cabinet, pour offrir à Michel Aoun le prétexte de rester à Baabda en refusant soi-disant de livrer le pays au vide.