La scène se déroule dans le bureau d’un homme politique de l’opposition, qui commente la guerre lancée par la procureure générale près la Cour d’appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, contre la Banque du Liban et le secteur bancaire en général.

Citant une personnalité judiciaire, l’homme politique raconte qu’un avocat proche du Courant patriotique libre (CPL), fondé par l’ex-président Michel Aoun, s’était rendu auprès du conseiller de Michel Aoun, Sélim Jreissati, après le soulèvement populaire du 17 octobre 2019, pour lui faire remarquer qu’il "n’était plus permis que Ghada Aoun agisse de la sorte", et qu’il "était temps de mettre fin à la mascarade" en cours.

Il faisait allusion à l’excès de zèle de la juge, proche du camp aouniste, qui enchaînait les poursuites contre les activistes qui manifestaient ouvertement leur colère contre le camp présidentiel, dans la rue ou sur les réseaux sociaux. Il parlait aussi de la chasse aux sorcières qu’elle avait lancée, toujours à la même époque, contre les adversaires politiques de ce même camp.

Réponse laconique de M. Jreissati à son ami l’avocat: "Ce dossier me dépasse." L’avocat est entré plus tard dans le bureau du président qui l’interpelle immédiatement: "Toi aussi, tu viens me parler de Ghada?"

Citant la même personnalité judiciaire, le narrateur s’adresse en ces termes à ses visiteurs: "Vous comprenez maintenant pourquoi le décret des permutations judiciaires n’a pas été signé?"

En février 2020, Michel Aoun avait gelé l’ensemble des permutations judiciaires établies par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) parce qu’il contestait le transfert de Mme Aoun. Cette dernière, qui voulait préserver son poste à la tête de la Cour d’appel, lui avait présenté sa démission, en signe de protestation contre la décision du CSM.

C’est en octobre 2017, soit un an après l’élection de Michel Aoun à la tête de l’État que Ghada Aoun est nommée procureure au cours d’une réunion nocturne du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) qui avait subi des pressions de la part du ministre de la Justice de l’époque, Selim Jreissati, et du chef du CPL, Gebran Bassil, gendre du président de la République, pour imposer la magistrate.

 

Droit de Réponse

Je suis dans le regret de vous informer, en vertu du droit de réponse reconnu par la loi, que les faits que vous relatez dans votre article intitulé " Vous comprenez pourquoi les permutations judicaires n’ont pas été signées ? " du 28 février 2023, sont complètement erronés et même imaginaires.

Quant aux permutations judicaires, sachez tout simplement, que pour la première fois, à l’occasion d’un refus du Président de la République de signer un décret simple, le Président Aoun a largement et expressément explicité les motifs de ce refus dans une lettre adressée à la Ministre de la Justice de l’époque et au CSM.

De plus, un écueil s’est glissé dans votre texte : Mme Ghada Aoun n’est pas " à la tête de la cour d’appel ", mais du ministère public auprès de la cour d’appel du Mont-Liban.

Enfin, le Ministre de la Justice que j’étais à l’époque n’a imposé aucun magistrat au CSM, qui a proposé le plus large mouvement de permutations judiciaires, en prenant soin toutefois de suivre le conseil du Ministre qui se résumait en un seul mot : la rotation.

Merci pour votre compréhension
Salim Jreissati

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