À en croire diverses sources locales, le ministre d’État qatari aux Affaires étrangères, Mohammed Khalifé, est attendu le 5 octobre prochain à Beyrouth, mandaté par les États-Unis, l’Arabie saoudite et l’Égypte, pour débloquer l’élection présidentielle, à la lumière des concertations entreprises sur ce plan en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies qui s’est tenue il y a quelques jours à New-York.

Le Groupe des cinq (États-Unis, France, Arabie saoudite, Égypte et Qatar), qui s’est saisi du dossier de la présidentielle, a tenu une réunion dans ce cadre à New-York pour faire le point des efforts déployés à plus d’un niveau, notamment par l’émissaire présidentiel français Jean-Yves le Drian, en vue de faciliter l’élection d’un président de la République.

À titre de rappel, l’émir du Qatar, cheikh Tamime ben Hamad al-Thani, a mis en garde il y a quelques jours contre "le danger qui plane sur les institutions de l’État" au Liban, mettant l’accent sur la nécessité de mettre un terme à la vacance présidentielle. Les propos de l’émir du Qatar rejoignent l’inquiétude manifestée par le Vatican et la France concernant les effets de la crise dans laquelle se débat le Liban. Cette question aurait même été évoquée, selon des informations non confirmées, lors de l’entretien que le président Emmanuel Macron a eu le week-end dernier avec le pape François à l’occasion de la visite du Saint Père à Marseille.

Dans ce contexte, des responsables officiels arabes apportent un démenti formel aux informations faisant état d’un projet de conférence de Doha 2 visant à débloquer l’élection présidentielle. Les sources en question soulignent à ce sujet que les factions de l’opposition souverainiste ainsi que plus d’un pays du Groupe des cinq sont fermement opposés à un Doha 2 car il s’est avéré que la conférence de Doha qui s’était tenue en 2008, après l’invasion de Beyrouth-Ouest et de certaines régions de la Montagne par le Hezbollah le 7 mai 2008, avait pour but en réalité de vider l’accord de Taëf de son essence et de porter un coup de Jarnac à la parité (islamo-chrétienne) dans l’exercice du pouvoir afin d’imposer de facto, après les sanglants événements du 7 mai, une répartition du pouvoir sur base du principe des trois tiers (entre chrétiens, sunnites et chiites).

L’opposition souverainiste et le Groupe des cinq craignent ainsi que la proposition de "dialogue", lancée par Nabih Berry, ait pour finalité d’imposer un Doha 2 pour aller plus loin dans le sabotage des fondements de l’accord de Taëf.