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D’après une enquête publiée hier, lundi 26 juin, par le Centre national du livre, le paysage audiovisuel connaît une métamorphose captivante. Les séries télévisées et téléfilms, en pleine efflorescence, tendent à devenir un exutoire prolifique pour les écrivains. En revanche, le septième art semble délaisser progressivement les trames littéraires, préférant peut-être s’aventurer dans des univers inédits. Cette évolution témoigne d’une mutation des tendances culturelles, où la télévision, autrefois perçue comme la petite sœur du cinéma, s’affirme désormais comme une plateforme d’expression incontournable pour les talents littéraires.

Selon une étude récente menée par le Centre national du livre (CNL) et le cabinet BearingPoint, la France a connu une ascension fulgurante dans le nombre d’adaptations de livres en films, séries et téléfilms entre 2015 et 2021. Le rapport révèle une transformation remarquable du paysage culturel, avec une prolifération de productions télévisuelles basées sur des œuvres littéraires.

Au fil des années, le rapport note un glissement palpable de la suprématie cinématographique vers la télévision. En 2015, 54% des adaptations étaient à l’écran argenté, mais ce chiffre a drastiquement chuté à 26% en 2021. Parallèlement, les adaptations pour les téléfilms ont grimpé de 27% à 42%, tandis que celles destinées aux séries télévisées ont augmenté de 20% à 32%.

L’élan créatif dans le domaine des adaptations n’a fait que s’accroître. Si l’année 2015 a vu 75 œuvres littéraires métamorphosées en productions audiovisuelles, ce nombre a doublé en 2021, avec 162 adaptations enregistrées.

Cette évolution significative coïncide avec la montée fulgurante des plateformes de streaming telles que Netflix et ses homologues. Ces acteurs majeurs du marché montrent un intérêt croissant pour les œuvres littéraires, un réservoir d’idées narratives uniques et captivantes.

Cependant, l’étude souligne également une prédominance de l’anglais dans le choix des œuvres adaptées. Près de deux tiers (65%) des adaptations françaises sont basées sur des livres en anglais, tandis qu’un cinquième (19%) provient d’œuvres en français. Néanmoins, les productions et coproductions françaises font un usage considérable de la littérature française, à hauteur de 61%.

Le CNL met en évidence l’effet stimulant d’une adaptation sur les ventes d’un livre. Deux tiers des livres adaptés ont bénéficié d’un regain d’intérêt et de vente à la suite de leur transposition à l’écran.

La période 2015-2021 a été particulièrement favorable pour quatre auteurs francophones, dont trois vivants – Michel Bussi, Tatiana de Rosnay et Pierre Lemaitre –, aux côtés du défunt Georges Simenon. Ces écrivains ont vu trois de leurs œuvres adaptées pendant cette période.

Pour finir, l’étude incite les éditeurs à renforcer leurs efforts pour promouvoir leur catalogue auprès des producteurs de films ou de séries. Elle recommande notamment d’augmenter la traduction de leurs titres et de développer des outils de recherche plus performants au sein de leur bibliothèque.

Avec AFP

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