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Les scandales d’agressions sexuelles impliquant des acteurs de cinéma, notamment la récente plainte contre Gérard Depardieu, soulignent un problème récurrent d’impunité parmi les célébrités, remettant en question les systèmes de justice et de pouvoir dans le monde du spectacle.

Un nouvel épisode judiciaire impliquant l’acteur français de renom, Gérard Depardieu, vient ébranler le monde du cinéma. Hélène Darras, comédienne, a déposé une plainte le 10 septembre contre l’acteur, l’accusant d’agression sexuelle survenue en 2007 durant le tournage du film Disco, réalisé par Fabien Onteniente. Cette information a été confirmée par le parquet de Paris. Bien que ces faits semblent prescrits, la plainte est actuellement à l’étude pour déterminer la suite des procédures, selon les déclarations du parquet à l’Agence France-Presse (AFP).

La comédienne, qui s’était déjà exprimée sur ces faits devant la justice et dans les colonnes de Mediapart, entend ainsi riposter face à une défense minimisant les accusations portées contre l’acteur. "J’ai voulu répondre à la défense qui minimise nos dénonciations en disant que ce ne sont ‘que des témoignages’", a-t-elle révélé.

Dans un épisode du magazine de télévision d’investigation "Complément d’enquête", qui sera diffusé sur France 2, Hélène Darras détaille les circonstances de l’agression présumée. Elle accuse Gérard Depardieu de l’avoir "pelotée" alors qu’elle n’avait que 26 ans et occupait un rôle de figurante sur le plateau de Disco. "Pendant le tournage, Gérard Depardieu passe sa main sur mes hanches, sur mes fesses", puis lui propose de monter dans sa loge, des avances qu’elle a déclinées. "Ça ne change rien", affirme-t-elle, car l’acteur aurait presisté dans son comportement entre les prises.

Cette plainte survient dans un contexte déjà chargé pour l’acteur. Depuis décembre 2020, Gérard Depardieu est mis en examen pour viols et agressions sexuelles à la suite d’une plainte de la comédienne Charlotte Arnould. Celle-ci a dénoncé deux viols ayant eu lieu au domicile parisien de l’acteur en août 2018. Depuis lors, une dizaine d’autres femmes ont accusé publiquement Gérard Depardieu de violences sexuelles.

Face à ces multiples accusations, l’acteur a fermement nié, se défendant dans une lettre ouverte publiée dans Le Figaro. "Je ne suis ni un violeur ni un prédateur", a-t-il martelé.

"Complément d’enquête" apporte par ailleurs d’autres éléments troublants, notamment une vidéo de 2018, lors d’un voyage de l’acteur en Corée du Nord, où il est accusé de tenir des propos à caractère sexuel en présence de femmes. De plus, dans une interview de 1978 avec un magazine américain, Depardieu aurait évoqué son implication dans des viols dès l’âge de neuf ans, des propos qu’il a maintenus des années plus tard.

Ces nouvelles révélations alimentent le débat sur le comportement de Gérard Depardieu et soulèvent des questions sur la culture du silence dans l’industrie du cinéma français. Marc Missionnier, président du syndicat des producteurs, admet que les comportements problématiques de l’acteur n’étaient pas méconnus au sein du milieu.

Avec AFP

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