Amanda Lear, icône insaisissable de l’art et de la scène, défie une fois de plus les conventions en revenant au théâtre dans un rôle taillé sur mesure. Dans L’Argent de la vieille, adaptation du film italien de Luigi Comencini de 1972, elle incarne une vieille dame indigne, renouant ainsi avec le théâtre après avoir annoncé sa retraite en 2016. Sa présence sur scène et au cinéma, couplée à son refus de se conformer aux attentes liées à l’âge, réaffirme sa position de force dans le monde du spectacle.

Amanda Lear, dont l’âge reste un mystère savamment entretenu, critique ouvertement le sexisme de l’industrie qui interroge fréquemment l’âge des actrices, mais épargne les acteurs. Cette attitude, selon elle, perpétue une discrimination flagrante, soulignant une des nombreuses inégalités de genre dans le milieu artistique. Elle attribue à Salvador Dali, dont elle fut la muse, l’apprentissage de l’art de créer le mystère autour de sa personne, une stratégie qui a alimenté sa carrière et maintenu son intérêt auprès du public.

Contrairement aux rumeurs, Lear affirme n’avoir jamais subi de chirurgie esthétique, se défendant contre les accusations et les jugements sur son apparence. Elle prône plutôt l’adoption de traitements expérimentaux pour ralentir le vieillissement et encourage les femmes d’âge mûr à rester actives et à refuser de se voir comme des produits ayant une date d’expiration.

Malgré ses prétendus adieux au monde du spectacle, Lear continue de s’illustrer au théâtre. Elle a d’abord interprété Joan Crawford, puis embrassé le rôle d’une milliardaire acariâtre et cynique, reprenant ainsi un personnage jadis incarné par Alice Sapritch. Son engagement dans le théâtre, qu’elle décrit comme une discipline et une forme de thérapie, lui permet d’explorer des personnages complexes et de rester active dans un domaine qu’elle aime profondément.

En plus du théâtre, Lear se diversifie en participant à des projets cinématographiques et télévisuels. Elle est à l’affiche de Maison de retraite 2, une comédie avec Kev Adams et Jean Reno, et participe à des séries sur Netflix et Prime Video, montrant ainsi sa polyvalence et son refus de se laisser cantonner à un seul type de rôle.

Son parcours remarquable a attiré l’attention de producteurs américains qui envisagent de réaliser un biopic sur sa vie, proposition à laquelle elle a répondu avec son humour habituel, rappelant qu’elle n’était "pas encore morte". Cette réplique illustre bien son attitude face à la vie et à sa carrière: un mélange d’humour, de défi et d’une volonté indéfectible de se réinventer.

Amanda Lear, à travers ses multiples facettes artistiques et son approche sans compromis de la vie et de l’art, continue d’inspirer et de provoquer. Sa capacité à transcender les attentes liées à l’âge, à embrasser la diversité des rôles et à maintenir un air de mystère autour de sa personne fait d’elle une figure incontournable de la culture contemporaine. Alors que L’Argent de la vieille la ramène sur les planches parisiennes, elle prouve une fois de plus que l’âge n’est qu’un nombre et que le véritable art réside dans la capacité à rester pertinent, engageant et véritablement soi-même, quel que soit le contexte ou le moment.

Avec AFP

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