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Boris Charmatz anime "Cercles", un atelier de danse avec 175 amateurs, au Festival d’Avignon 2024. Ce spectacle unique et immersif a débuté le 29 juin et se tiendra jusqu’au lundi 1er juillet.

"Tournez, tournez, inventez dans la courbe": le chorégraphe Boris Charmatz, invité du Festival d’Avignon, anime "Cercles", un atelier de recherche XXL à ciel ouvert avec des danseurs majoritairement amateurs. À la tête du Tanztheater Pina Bausch à Wuppertal (Allemagne) depuis deux ans, invité "complice" du festival, il a réuni 175 danseurs, dont la plupart ne sont pas professionnels, dans la cité des papes, où il présente par ailleurs deux spectacles cette année. Il s’agit d’un "atelier de recherche", "porteur d’une vision artistique, ouvert", explique-t-il en préambule, sur le terrain de football du stade Bagatelle, où un grand cercle a été tracé sur la pelouse.

Sous les yeux d’une centaine de spectateurs et sur la musique énergisante du groupe allemand Meute, les danseurs, âgés de 16 à 74 ans, qui ont travaillé plusieurs chorégraphies les trois jours précédents, investissent le cercle, en tenues bariolées. Lents mouvements, solos, puis étreintes en duos… Les participants, menés par quelques professionnels, finissent par rallier un manège qui tourne à grandes enjambées, chacun tenant l’épaule de son voisin. L’un des points de départ a été l’"Étude révolutionnaire" de la danseuse Isadora Duncan, figure de la danse contemporaine.

"Physiquement, c’est exigeant. Mais c’est motivant", témoigne pour l’AFP Christine de Lavigerie, 53 ans, qui a postulé après avoir lu un article de presse et est venue répéter après ses journées de travail. Hélène Langlet, 54 ans, restauratrice d’œuvres d’art habitant Villeneuve-lès-Avignon, avait déjà vu une pièce de Boris Charmatz. Elle, qui avait "fait de la danse, petite, pour le plaisir", et ressentait "une petite frustration" depuis, n’a pas hésité à participer à l’aventure.

Que deviendra cette recherche? Boris Charmatz évoque "une pièce future". "Cela me donne envie de développer des projets dans ces formes-là." "Le Festival d’Avignon n’est pas qu’un endroit de grands spectacles, c’est aussi un lieu de travail où on cherche ses gestes", a-t-il ajouté devant la presse. "Une des formes les plus "archaïques", mais aussi "modernes" de danser, c’est de se mettre ensemble en cercle", explique régulièrement l’artiste, dont les projets aiment "questionner la notion d’assemblée: comment est-ce qu’on se met ensemble? Comment on débat?". En avril, il avait partagé avec l’AFP combien dans les moments "de grandes angoisses – angoisse de guerre, climatique, économique, sociale – on a besoin de faire naître de l’énergie ensemble".

Avec AFP

 

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