La police canadienne était dans l’embarras samedi après l’arrestation tendue, et contraire aux règles internationales, d’une diplomate sénégalaise en banlieue d’Ottawa, Dakar dénonçant un " acte raciste " et violent, le Canada promettant " une enquête approfondie " face à un incident " inacceptable ".

Le ministère sénégalais des Affaires étrangères avait indiqué vendredi avoir convoqué la veille la chargée d’affaires de l’ambassade du Canada à Dakar pour " dénoncer vigoureusement et condamner fermement un acte raciste et barbare ".

La police canadienne a fait mardi " une descente au domicile " de la diplomate sénégalaise lors de laquelle elle a " exercé " sur elle " une violence physique et morale humiliante ", selon Dakar.

" Le Canada prend très au sérieux ses obligations en vertu de la Convention de Vienne ", a insisté le gouvernement de Justin Trudeau, rappelant que cette convention régit depuis plus de 60 ans les relations diplomatiques et " prévoit un certain nombre d’immunités, y compris contre toute forme d’arrestation ".

En fin de journée samedi, le gouvernement du Québec – province où s’est déroulé l’incident – a annoncé l’ouverture d’une enquête du Bureau des enquêtes indépendantes (BEI, la police des polices québécoises) après " une intervention policière qui soulève des questions " contre " la Premier conseiller (sic) de l’Ambassade du Sénégal au Canada ".

La police de Gatineau, banlieue québécoise de la capitale fédérale canadienne, avait reconnu vendredi soir l’altercation, survenue mardi alors qu’un huissier de justice " muni d’une ordonnance devant être exécutée " avait demandé le concours des forces de l’ordre.

" Malgré le rappel du statut de diplomate de la victime et de l’inviolabilité de son domicile, les éléments de la police canadienne l’ont menottée et sauvagement tabassée, au point qu’elle a eu du mal à respirer, ce qui a conduit à son évacuation par ambulance à l’hôpital ", selon les autorités sénégalaises.

La police canadienne a assuré de son côté avoir préalablement confirmé que " le document judiciaire était bel et bien valide et que l’officier de justice ayant autorisé l’ordonnance judiciaire avait été informé que la personne avait un statut diplomatique ".

Puis, a ajouté le SPVG, " faisant face à une personne agressive et refusant de collaborer, les policiers sont intervenus " pour ramener le calme, mais c’est alors qu' "une policière a été frappée au visage et blessée ".

" Les policiers ont donc décidé de procéder à l’arrestation " de la diplomate. Mais elle " a résisté " et " blessé par morsure un deuxième policier ".

La diplomate sénégalaise " a alors été amenée au sol pour être maîtrisée ", puis détenue " à l’arrière du véhicule de patrouille, sous supervision d’une policière, le temps que le huissier exécute son ordonnance ", mais à " aucun " moment la diplomate " n’a mentionné avoir été blessée ou avoir des douleurs ", a souligné la police canadienne.

Pourtant, quelques minutes plus tard, une ambulance a été dépêchée auprès de la diplomate, a reconnu la police, sans plus de détails.

AFP

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