L’avocat général, Ghassan Khoury, qui avait été écarté pour suspicion légitime du dossier de l’enquête sur l’explosion du 4 août 2020 au port de Beyrouth, a fait appel vendredi de la décision de la magistrate Randa Kfoury, présidente de la sixième chambre de la cour de cassation. Il a présenté un recours pour " correction d’une faute grave commise à son encontre " par la présidente et les conseillers de cette chambre qui avait ordonné son dessaisissement du dossier, donnant ainsi une suite favorable au recours qui avait été présenté par le barreau contre M. Khoury. L’impartialité de ce dernier était contestée par les avocats en charge de la défense des victimes du cataclysme du port, sur base d’une série de positions du magistrat. Ils lui reprochaient notamment une " certaine bienveillance " à l’égard des personnalités politiques poursuivies par le juge d’instruction, Tarek Bitar, selon des sources du barreau.
Dans sa requête, Ghassan Khoury considère que la décision de Randa Kfoury est " de nature à bloquer le travail des parquets ". Elle est aussi " préjudiciable pour tous les magistrats ", dans la mesure où elle crée un précédent sur base duquel " tout juge pourrait être dessaisi d’un dossier au cas où il formulerait un avis préalable, ce qui fait partie de la nature même de l’action du Parquet ".
L’avis en question porte sur l’autorité compétente pour juger l’ancien Premier ministre, Hassane Diab, et les anciens ministres Ali Hassan Khalil, Ghazi Zeayter et Nohad Machnouk, poursuivis par Tarek Bitar pour leur responsabilité présumée dans l’explosion qui a pulvérisé plusieurs quartiers de la capitale. Selon M. Khoury, cette compétence serait du ressort de la Haute Cour chargée de juger les présidents et les membres du gouvernement.

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