Un diplomate iranien qui servait comme ambassadeur au Yémen a quitté samedi la capitale Sanaa tenue par les rebelles Houthis, a affirmé à l’AFP un haut responsable saoudien, Ryad contrôlant l’espace aérien de ce pays pauvre et en guerre. Proches de l’Iran, les rebelles Houthis affrontent depuis sept ans les forces gouvernementales yéménites, appuyées par une coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite. Ryad et Téhéran sont des rivaux régionaux qui s’opposent sur plusieurs dossiers. " L’ambassadeur est parti dans un avion irakien et se trouve probablement maintenant à Bagdad ", a déclaré sous couvert d’anonymat ce haut responsable saoudien proche du dossier yéménite, sans préciser ni les raisons ni les circonstances de ce départ. Selon lui, le départ de l’ambassadeur Hassan Eyrlou est intervenu à la demande des rebelles et avec l’aval de Ryad, qui a autorisé ce vol après une médiation irakienne et omanaise entre les Houthis et les Saoudiens. Mohamed Abdel Salam, un porte-parole des Houthis, a affirmé dans un tweet qu’un " accord irano-saoudien, par l’intermédiaire de Bagdad, avait permis le transfert (hors du Yémen) de l’ambassadeur d’Iran à Sanaa en raison de son état de santé ". A Téhéran, un porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a indiqué que l’ambassadeur était atteint du Covid depuis quelques jours et que les conditions étaient réunies pour le transférer en Iran, sans autre précision. " Les Iraniens nous ont dit, via les Omanais, que leur ambassadeur avait le Covid et devait quitter " le Yémen, a affirmé un second responsable saoudien à l’AFP. " Nous avons accepté pour des raisons humanitaires ", a-t-il ajouté, soulignant ne pas être en mesure de confirmer si le diplomate était bel et bien malade. L’Iran, seul pays à avoir des relations diplomatiques avec les Houthis, avait annoncé l’envoi d’un ambassadeur à Sanaa en octobre 2020, sans préciser ni quand ni comment le diplomate Hassan Eyrlou s’y était rendu, l’espace aérien du Yémen restant sous contrôle saoudien. Dans un article publié vendredi, le Wall Street Journal cite des sources saoudiennes selon lesquelles la demande des rebelles est considérée par Ryad " comme un signe de tensions entre Téhéran et le mouvement extrémiste ". Depuis la prise de Sanaa par les rebelles en 2014, le Yémen est déchiré par une guerre dévastatrice, accentuée par l’intervention un an plus tard de la coalition saoudienne. C’est aujourd’hui l’une des pires crises humanitaires au monde. Selon l’ONU, la guerre aura causé la mort de 377.000 personnes d’ici la fin 2021, dont plus de la moitié due aux conséquences indirectes du conflit, telles que le manque d’eau potable, la faim et les maladies.

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