La communauté internationale n’aidera pas le Liban si la paralysie des institutions persiste et entrave l’adoption de réformes nécessaires pour redresser l’économie du pays, a affirmé mardi à Beyrouth le chef de l’ONU Antonio Guterres. Le Liban connaît l’une des pires crises économiques au monde depuis 1850 selon la Banque mondiale, avec une dépréciation inédite de sa monnaie et une paupérisation de la population. La classe politique, inchangée depuis des décennies, est elle accusée par une grande partie de la population de corruption, d’incompétence et d’inertie. Malgré l’urgence des réformes, les dirigeants persistent dans leurs querelles politiciennes, paralysant les institutions. " La communauté internationale ne répondra probablement pas comme il le faut -abstraction faite de l’aide qui a déjà été fournie- si le pays est paralysé ", a déclaré M. Guterres lors d’une conférence de presse après une visite de trois jours au Liban au cours de laquelle il a rencontré les principaux dirigeants du pays. " Un soutien de la communauté internationale bien plus important est nécessaire, les Libanais le méritent, mais il y a du travail à faire au Liban ", a-t-il ajouté, en parlant des réformes. Environ 80% de la population au Liban vit en dessous du seuil de pauvreté et la monnaie locale a perdu plus de 90% de sa valeur sur le marché noir. D’après M. Guterres, les donateurs internationaux n’ont financé que 11% du plan de réponse de l’ONU de 383 millions de dollars pour le pays. Il a exhorté les dirigeants libanais à prendre des mesures pour restaurer la confiance, à travers notamment une reprise des négociations avec le Fonds monétaire international (FMI). " La reprise des négociations avec le FMI, de même que l’élaboration d’un plan crédible pour un redressement économique sont essentiels en vue d’obtenir l’aide internationale, mais cela requiert une volonté politique ", a encore dit le secrétaire général de l’ONU. Les pourparlers avec le FMI ont débuté l’année dernière avant de dérailler en raison de désaccords politiques. Un nouveau gouvernement, formé en septembre dans le but de sortir le pays de l’ornière, ne s’est plus réuni depuis octobre, en raison de tensions autour de l’enquête sur l’explosion dévastatrice du 4 août 2020 au port de Beyrouth, imputée à l’incurie de la classe dirigeante.

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