Des centaines de personnes se sont rassemblées vendredi dans une grande ville du sud de la Syrie pour réclamer la démocratie et de meilleures conditions de vie lors d’une rare manifestation dans les territoires sous contrôle du régime, selon une ONG. Plus de 300 manifestants se sont rassemblés pour le cinquième jour d’affilée à Soueida, après que les autorités ont retiré 600.000 familles inscrites au programme de subvention, rapporte l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), basé au Royaume-Uni et disposant d’un vaste réseau de sources en Syrie. " Nous voulons un Etat de droit, juste et démocratique ", s’est exclamé un jeune homme en tenue traditionnelle druze, dans une vidéo tournée par Suwayda 24, un média local. La province de Soueida est le fief de la communauté druze, branche de l’islam chiite. Les manifestants étaient rassemblés malgré un déploiement important des forces du régime qui avaient coupé les routes principales. " Nous n’arrivons pas à vivre, à obtenir nos droits, nous n’avons ni gaz ni essence ", dit à la foule dans une vidéo, un vieil homme déplorant la hausse des prix: " Nous voulons vivre dans un Etat de droit qui garantisse notre dignité et nos droits ". Début février, de nombreux syriens se sont vus retirés du programme de subventions sur la nourriture et l’essence, provoquant l’ire des habitants, à l’heure où environ 90% de la population vit sous le seuil de pauvreté de l’ONU. " La majorité des gens manifestent pour la première fois de leur vie à cause des mauvaises conditions de vie et de la levée des subventions ", a déclaré à l’AFP Nour Radwan de Suwayda 24. Des manifestations du même genre, mais de moindre ampleur, avaient eu lieu en 2020 à Soueida — nom de la province et de la ville. La Syrie en guerre depuis 2011 est confrontée à une grave crise économique, marquée par une dépréciation de la livre, une explosion de l’inflation et aggravée par les sanctions occidentales et la pandémie de Covid-19. La communauté druze, qui représentait avant la guerre près de 3% la population, s’est efforcée de se maintenir à l’écart du conflit syrien.

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