La Cour suprême fédérale d’Irak a définitivement écarté dimanche Hoshyar Zebari de la course à la présidentielle, après avoir " temporairement " suspendu il y a une semaine la candidature de cet ancien chef de la diplomatie qui faisait figure de favori du scrutin. La plus haute instance judiciaire d’Irak avait été saisie par des députés qui estimaient " inconstitutionnelle " la candidature de M. Zebari, un Kurde de 68 ans, en raison notamment d’accusations de corruption. Réagissant dans l’après-midi, M. Zebari a dénoncé une décision " politisée " et une " injustice ". " Notre conduite et notre bon comportement sont plus propres et plus purs que la neige sur le plus haut sommet de l’Irak ", a-t-il lancé en conférence de presse. Il a par ailleurs précisé que sa formation, l’influent Parti démocratique du Kurdistan (PDK), n’avait pas pour le moment un autre candidat à l’élection présidentielle. Peu avant, la Cour fédérale a " invalidé (…) la candidature de Hoshyar Zebari au poste de président de la République ". Dans son arrêt publié en ligne, elle souligne que " toute candidature future (de M. Zebari, ndlr) ne pourra être acceptée. " Le tribunal avait déjà suspendu " temporairement " sa candidature le 6 février, le temps de trancher au sujet de cette plainte. Cette première suspension intervenait à la veille d’une séance au Parlement durant laquelle les députés étaient censés élire le président. Le scrutin avait été reporté sine die faute de quorum –moins des deux-tiers des 329 parlementaires avaient fait le déplacement. Hoshyar Zebari faisait figure de favori avec l’actuel chef de l’Etat Barham Saleh, candidat à sa succession. La plainte déposée contre M. Zebari estimait que sa candidature ne remplissait pas les conditions requises par la Constitution en termes de " bonne réputation ". Elle citait notamment son limogeage en 2016 par le Parlement, lorsqu’il était ministre des Finances, " en raison d’accusations liées à des faits de corruption financière et administrative ". Depuis les législatives d’octobre remportées par le courant du leader chiite Moqtada Sadr, l’échiquier politique irakien reste plus que jamais polarisé. Après quatre mois de querelles, les barons n’ont toujours pas réussi à former une coalition parlementaire majoritaire, cruciale pour désigner par la suite un nouveau Premier ministre. Le poste largement honorifique de président de la République est tacitement réservé à un Kurde. Aucune date n’a été fixée pour organiser un nouveau vote. Le Parlement irakien a annoncé la réouverture du dépôt des candidatures pour l’élection présidentielle, mais n’a pas encore dévoilé la liste des candidats retenus.

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