procès-France-Syrie-Belgique,LEAD L’imam franco-syrien Bassam Ayachi condamné à un an de prison ferme ATTENTION – AJOUTE détails ///
Paris, 13 mai 2022 (AFP) – L’imam franco-syrien Bassam Ayachi, figure de l’islamisme belge, a été condamné à Paris à cinq ans d’emprisonnement dont un an ferme pour association de malfaiteurs terroriste, le tribunal jugeant qu’il avait bien été un " informateur " des services secrets. Considéré en Belgique comme un vétéran de l’islamisme radical, le cheikh de 75 ans a été jugé en avril dans la capitale française pour ses activités en Syrie, dans la région d’Idlib, entre 2014 et 2018. Le tribunal a estimé qu’il avait bien appartenu à l’époque à un groupe " terroriste ", Ahrar al-Sham, pour lequel il a dirigé le " bureau des relations publiques " à Idlib. Bien qu’elle ne soit pas mentionnée comme telle sur les listes internationales, cette organisation salafiste est qualifiée de " terroriste " dans la jurisprudence française. Sur une vidéo de mars 2015, on voit Bassam Ayachi " pénétrer dans Idlib tel un chef de guerre ", il " donne des instructions " puis " pose derrière une bannière du Front al-Nosra ", alors affilié à al-Qaïda, a souligné la présidente en rendant la décision. Il avait en outre " fédéré des groupes militaires " et " rendu la justice ", a-t-elle ajouté. " Il est indéniable que Bassam Ayachi a fourni des informations aux services belges et français ", a aussi souligné la magistrate. Cependant, " cette situation ne fait pas disparaître l’infraction ": " la loi française ne prévoit aucune exonération pour l’informateur de police ". Le tribunal a néanmoins décidé d’en " tenir compte ", relevant que le " refus de déclassification " pendant l’instruction de documents secret-défense par le ministère français des Armées " ne doit pas lui être préjudiciable " car " il ne peut être exclu qu’il a rendu de vrais services à la France ". La juridiction est restée en-deçà des réquisitions du parquet national antiterroriste (Pnat), qui avait demandé cinq ans d’emprisonnement dont deux ferme. Opposé à l’EI, l’imam, qui a perdu un bras en Syrie, était absent lors du prononcé de la décision. Au procès, il avait condamné les " salopards de terroristes " et soutenu qu’il avait " servi (son) peuple en Syrie et préservé (son) peuple en France ". Il a déjà passé treize mois en détention provisoire, ce qui couvre sa peine de prison ferme. Le reste est un sursis probatoire, qui l’oblige à déclarer sa résidence et lui interdit de voyager sans autorisation, de contacter une liste de personnes et de porter une arme. Un jihadiste français qui a été son garde du corps, Hachimi M., a été condamné à dix ans de prison pour avoir " intégré Ahrar al-Sham " et une " unité de snipers d’al-Nosra ", mais sans période de sûreté du fait de " l’absence de persistance de sa radicalisation ". Cet ingénieur informatique de 33 ans a affirmé être parti en Syrie pour des raisons humanitaires et avoir agi pour le compte de Bassam Ayachi. Le tribunal a au contraire estimé qu’il était " animé d’une idéologie qaïdiste " (liée à Al-Qaïda) et que le " mobile " de l’espionnage n’était, dans son cas, " pas crédible ". Les avocats des deux prévenus n’ont pas souhaité commenter. Ils ont la possibilité de faire appel. alv/pa/sp

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