Au moins six personnes, dont trois civils, ont été tuées samedi en Irak par des frappes de drones imputées à la Turquie et visant des rebelles kurdes turcs dans deux régions distinctes, ont annoncé des responsables locaux interrogés par l’AFP. Les raids turcs contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) sont récurrents dans le nord de l’Irak, particulièrement dans la région autonome du Kurdistan, où le PKK dispose de bases et de camps d’entraînement. L’armée turque et les autorités à Ankara n’ont pas communiqué dans l’immédiat sur d’éventuelles frappes de drones dans cette zone. Les premières frappes ont visé ce matin une zone montagneuse dans le district de Chamchamal, à l’ouest de la grande ville de Souleimaniyah, ont indiqué à l’AFP deux responsables locaux. " Des drones turcs ont frappé à deux reprises des zones montagneuses. La deuxième frappe contre un pick-up a fait cinq morts, dont deux civils ", a assuré à l’AFP Heimin Bahjat, directeur de la municipalité d’Agjalar. " Deux corps appartenant à des habitants de Chamchamal ont été apportés à l’hôpital de la ville ", a indiqué sous couvert d’anonymat un responsable du département médico-légal. S’exprimant aussi sous couvert d’anonymat, un porte-parole du PKK a rapporté la mort de " trois combattants de la guérilla " et de " deux civils ". Selon lui, les trois combattants ont été " visés par des drones armés turcs et grièvement blessés. " Les deux civils sont ensuite intervenus pour leur porter secours et ont été également été pris pour cible par une seconde frappe, selon la même source. Plus tard dans l’après-midi, une frappe de drone imputée à la Turquie a visé un véhicule dans un camp de réfugiés kurdes turcs dans la région de Makhmour, tuant une personne, " un habitant du camp ", a indiqué à l’AFP son directeur Nchirvan Mahmoud. La Turquie, qui a de facto installé plusieurs dizaines de bases militaires depuis 25 ans au Kurdistan irakien, a lancé mi-avril une nouvelle opération militaire contre le PKK dans le nord de l’Irak. Ces campagnes militaires avec des bombardements aériens récurrents et parfois des opérations terrestres compliquent les relations entre le gouvernement central irakien et Ankara, l’un des premiers partenaires commerciaux de l’Irak. Erbil, capitale du Kurdistan d’Irak, entretient également des relations compliquées avec le PKK car sa présence dans la région entrave ses relations commerciales vitales avec la Turquie voisine. En décembre, trois soldats turcs ont été tués dans une attaque dans le nord de l’Irak imputée par Ankara au PKK. En août, au moins trois personnes sont mortes dans un raid aérien mené par la Turquie dans le nord-ouest de l’Irak, contre une clinique où était soigné un responsable du PKK blessé.

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