Que se passe-t-il à la prison de Roumieh ? Dans une vidéo prise sur un smartphone, un groupe de détenus, torses nus ou en shorts, pour montrer leurs poitrines, bras, cou et jambes lacérés au couteau, s’élèvent contre les conditions déplorables de leur incarcération. " Nous sommes dans le bâtiment des prisonniers condamnés (à des peines variées). Nous en appelons au ministre de l’Intérieur, au président de la République et du Parlement. Regardez dans quel état nous sommes. Nous n’avons pas de quoi nous nourrir. On nous prend nos téléphones puis on nous les revend ", lancent les uns et les autres dans une véritable cohue.
L’un d’eux s’approche de la caméra, exhibant une profonde entaille dans le cou. Un autre brandit une dague. " Je saigne depuis deux heures et personne n’a daigné s’occuper de moi ", vocifère le premier, tandis qu’un autre évoque des compagnons de prison malades et sans traitements adéquats.
Les détenus se sont vraisemblablement lacérés le corps pour attirer l’attention des autorités sur leur situation qui ne fait qu’empirer au fur et à mesure que la crise économique, financière et sanitaire s’aggrave dans le pays.
Depuis la semaine dernière déjà, de sources proches de gardiens de la prison de Roumieh, la plus grande et la plus surpeuplée au Liban, ont fait état de cas de gale et de tuberculose parmi les prisonniers. Aujourd’hui, de mêmes sources, on fait état d’une aggravation des cas de gale et de grippe. Certains prisonniers qui ont réussi à prendre contact avec leurs familles respectives, ont pu obtenir des médicaments. Plusieurs autres ont eu moins de chance, à cause d’une pénurie au niveau des cartes téléphoniques prépayées et restent de ce fait en manque de médicaments.
La crise économique et financière qui frappe de plein fouet le Liban, affecte tous les départements de l’Etat et plus particulièrement les services de sécurité. On comprend dès lors que le ministère de l’Intérieur, qui est l’autorité de tutelle des prisons au Liban, n’ait plus les moyens de financer les services de base fournis normalement aux détenus.

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