Téhéran a mis en garde mercredi contre toute " action non constructive " qui serait décidée lors de la réunion la semaine prochaine du Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique, après un rapport de l’AIEA sur des sites nucléaires non déclarés en Iran. Selon une source diplomatique européenne à Vienne, l’E3 (France, Allemagne, Royaume-Uni) et les Etats-Unis ont " partagé avec les 35 membres du Conseil un projet de résolution appelant l’Iran à coopérer sur la question des sites non déclarés ". " On discute actuellement avec d’autres Etats pour d’éventuelles modifications du texte, si tout est bouclé on le déposera lundi pour une adoption en milieu de semaine ", a ajouté cette source. L’AIEA a indiqué dans un rapport lundi avoir des questions " non résolues " concernant la présence de matière nucléaire sur trois sites non déclarés en Iran: Marivan (ouest), Varamin et Turquzabad, au sud de Téhéran. L’Agence affirme avoir demandé en vain à des responsables iraniens d’expliquer la présence de ce matériel sur ces sites. " Nous répondrons fermement et de manière adéquate à toute action non constructive à la réunion du Conseil des gouverneurs ", a avertit mercredi le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Saïd Khatibzadeh, sans plus de précisions. M. Khatibzadeh a fait assumer " la responsabilité de ces conséquences à ceux qui cherchent à exploiter le rapport de l’AIEA et le Conseil des gouverneurs comme outil de jeux politiques contre l’Iran ".
– " Seule puissance nucléaire " –
La question des sites est l’un des obstacles bloquant les négociations en cours depuis plus d’un an à Vienne pour une relance de l’accord censé encadrer le programme nucléaire iranien. Ce pacte, conclu en 2015 entre l’Iran et les grandes puissances (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne), est moribond depuis le retrait unilatéral en 2018 de Washington, qui a réimposé de sévères sanctions contre Téhéran. M. Khatibzadeh a affirmé mercredi soir sur Twitter qu’Israël, ennemi juré de la République islamique fermement opposé à l’accord sur le nucléaire, est " la seule puissance nucléaire de la région Mena " (Moyen-Orient et Afrique du Nord). " Il est temps pour l’E3 et les Etats-Unis de cesser de faire semblant de dormir. Ils peuvent poursuivre la voie diplomatique – ou l’opposé. Nous sommes prêts pour les deux ", a-t-il ajouté. Israël, considéré par les experts comme la seule puissance nucléaire du Moyen-Orient, affirme craindre de voir l’Iran profiter de l’accord pour se doter en douce de l’arme nucléaire. L’Iran a toujours démenti chercher à se doter d’une telle bombe. M. Khatibzadeh avait accusé mardi l’AIEA d’avoir publié un rapport ni " juste " ni " équilibré " qui " ne reflète pas la réalité des négociations entre l’Iran et l’AIEA ". " Nous craignons que la pression exercée par le régime sioniste (Israël, NDLR) et d’autres acteurs poussent l’agence à faire de ses rapports techniques des rapports politiques ", a-t-il accusé. La France avait appelé mardi l’Iran à répondre sans délai aux questions de l’AIEA. De telles déclarations visent à " mettre la pression sur l’Iran à la veille des réunions du Conseil des gouverneurs de l’AIEA ", qui commencent lundi, a-t-il estimé.

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