parlement-diplomatie-attentat-Iran-Belgique-espionnage-France,LEAD Belgique: un premier vote parlementaire approuve un traité controversé avec l’Iran
Bruxelles, 6 juil 2022 (AFP) – Un traité belgo-iranien controversé, permettant aux deux pays le transfèrement mutuel de personnes condamnées, a été approuvé mercredi par une commission du Parlement belge grâce au soutien des élus de la majorité, ont indiqué des députés à l’AFP. Pour entrer en vigueur, le texte doit désormais être soumis à la Chambre en séance plénière, peut-être dès jeudi, selon ces sources. Ce traité a été vivement dénoncé par des opposants iraniens en exil, qui y voient la porte ouverte à la remise à Téhéran, et à une possible grâce, d’Assadollah Assadi, qu’ils qualifient de " terroriste ". Ce diplomate iranien de 50 ans a été condamné en février 2021 en Belgique à 20 ans de prison pour " tentatives d’assassinat terroriste ". Le tribunal d’Anvers (nord) l’a reconnu coupable d’avoir fomenté un projet d’attentat à l’explosif qui devait viser le 30 juin 2018 près de Paris un rassemblement d’opposants iraniens. Le traité belgo-iranien sur le transfèrement de personnes condamnées, signé le 11 mars à Bruxelles entre les deux pays, a été soumis la semaine dernière aux députés belges par le gouvernement, qui a souhaité sa ratification en urgence. Un empressement qui a suscité le malaise et des critiques, y compris au sein de la coalition majoritaire dans les rangs écologistes et chez les chrétiens-démocrates flamands. Mais en définitive le texte, débattu depuis mardi, a été approuvé mercredi à la mi-journée à une large majorité à la commission des Relations extérieures de la Chambre (17 membres habilités à voter). Selon des sources parlementaires concordantes, il n’y a eu que trois votes contre, tous dans les rangs des nationalistes flamands de la N-VA, trois abstentions (également dans l’opposition), tandis qu’un député écologiste était absent au moment du scrutin. Durant le débat plusieurs députés, y compris dans la majorité, ont dénoncé " un manque de transparence " sur ce texte défendu par le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne (libéral flamand). Dans l’opposition, plusieurs voix ont conspué " un marchandage ", " un chantage " du régime iranien, accusé d’avoir " fait pression " sur la Belgique pour obtenir ce traité permettant le retour d’Assadi. De son côté, le ministre de la Justice a insisté sur l’importance de pouvoir soustraire à ce " régime autoritaire (..) les innocents " qui y sont emprisonnés. " Notre gouvernement a le devoir moral de se préoccuper du sort d’otages belges innocents, c’est ma priorité pour l’instant ", a martelé mercredi M. Van Quickenborne. C’est à l’ouverture du débat parlementaire, mardi, que le ministre a révélé qu’un citoyen belge était détenu " arbitrairement " à Téhéran depuis le 24 février. Il s’agit d’Olivier Vandecasteele, 41 ans, qui travaille depuis 2015 dans l’humanitaire en Iran. mad/fmi/lpt

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