La commission parlementaire des Finances et du Budget, présidée par le député Ibrahim Kanaan, s’est réunie mercredi pour poursuivre l’examen du projet de budget de l’exercice 2024, approuvé en Conseil des ministres le 12 septembre, en présence des ministres sortants des Finances, Youssef Khalil, et de l’Intérieur, Bassam Maoulaoui. La séance était consacrée au budget du ministère de l’Intérieur et des Municipalités.

À l’issue de la séance, M. Kanaan a mis en lumière le manque de coordination évident entre les ministères, l’administration et le gouvernement à la suite des discussions. "Nous sommes surpris par les demandes liées à l’hospitalisation, au carburant et à d’autres questions en raison de leur montant, dépassant de plusieurs milliards ce qui a été prévu dans le projet de budget. Il est à noter que ce travail aurait dû être réalisé en amont, avant de présenter le projet au Parlement, en impliquant une collaboration entre les différents piliers du gouvernement et les ministères concernés."

Il a révélé qu’aucun crédit n’était prévu pour la tenue des élections municipales dans le cadre du projet de budget 2024. "Nous avons donc pris une décision exceptionnelle de transférer mille milliards de la réserve au ministère de l’Intérieur pour la tenue des élections municipales." Il a cependant noté que la commission préfère éviter de puiser systématiquement dans la réserve chaque fois qu’un ministère ou l’administration fait une demande. Il a précisé que la commission considère cette question comme étant fondamentale, d’une importance nationale par excellence, et liée au renouvellement de la légitimité des autorités locales.

Concernant les tarifs des municipalités, M. Kanaan a souligné que celles-ci "ne peuvent pas doubler les frais ou les augmenter sans l’existence de normes unifiées, en particulier en l’absence de lois les autorisant, et sans obtenir l’approbation du Parlement, d’autant plus que la Commission des Finances et du Budget a suspendu ces augmentations".

Pour ce qui est de l’électricité, M. Kanaan a affirmé qu’il est désormais évident que les ministères et les départements n’ont aucune responsabilité dans l’utilisation des fonds alloués. Il a cité l’exemple d’une direction du ministère de l’Intérieur, qui s’est vu attribuer 72 milliards de livres, alors que le montant précédemment alloué ne dépassait pas 7 milliards de livres. Par conséquent, la question de la norme de calcul des frais d’électricité a été soulevée et l’article a été suspendu, en attendant des clarifications franches de la part du ministère de l’Énergie et d’Électricité du Liban, lundi prochain.

Il a souligné que l’audit du budget, que ce soit au niveau des chiffres ou des documents juridiques, est sérieuse, ajoutant que ce travail nécessite d’intensifier les séances. "Nous tiendrons donc quatre séances la semaine prochaine, pour éviter que le budget ne soit publié par décret", a-t-il déclaré.