Dans son dernier rapport sur l’économie libanaise, publié jeudi, la Banque mondiale a noté une récession pour l’année en cours et des déséquilibres macroéconomiques majeurs, avec un déficit du compte courant structurellement important (12,8% du PIB).

Selon le même rapport, le taux d’inflation devrait atteindre 231,3% en 2023, sous l’effet de la dépréciation du taux de change et de la dollarisation rapide des transactions économiques. En outre, le Liban apparaît en tête de liste des pays les plus touchés par l’inflation des prix alimentaires au premier trimestre de 2023 (350% sur un an en avril 2023), exacerbant la précarité des conditions de vie des plus défavorisés.

Par ailleurs, la dette souveraine, qui s’élevait à 179,2% du PIB en 2022, s’accentue dans un contexte de forte dépréciation monétaire et de contraction économique, et en l’absence d’une restructuration globale de la dette. "Le Liban reste ainsi englué dans une crise socio-économique et financière, à laquelle s’ajoute une impasse institutionnelle et politique", comme l’a souligné Jean-Christophe Carret, directeur régional de la Banque mondiale pour le Moyen-Orient.