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Contrairement à ce qu’on pourrait le penser, le Liban n’a occupé que la troisième place en 2023, en termes d’envois de fonds de la diaspora, dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena). C’est l’Égypte qui est arrivée en tête du peloton avec des transferts de fonds de l’ordre de 24,2 milliards de dollars en 2023, suivie par le Maroc avec 12,1 milliards de dollars. En revanche, le Liban s’est classé avant la Cisjordanie (4,9 milliards de dollars) et la bande de Gaza (3,8 milliards de dollars).

Les envois de fonds au Liban sont officiellement de 6,4 milliards de dollars sur l’année 2023, puisque c’est le chiffre que répercute la Banque mondiale. Selon la même source, ce chiffre est à comparer aux 6,4 milliards de dollars en 2022, 6,4 milliards de dollars en 2021, 6,6 milliards de dollars en 2020, 7,4 milliards de dollars en 2019, et 7 milliards de dollars en 2018.

Loin de la réalité

En pleine crise multidimensionnelle depuis 2019, les envois de fonds de la diaspora libanaise, cheville ouvrière de l’économie libanaise, ont quasiment stagné pendant les dernières trois années. Un fait qui étonne à plus d’un égard. Cependant, d’après les spécialistes, ces chiffres seraient loin de refléter la réalité.

Selon Mohamad Chamseddine, chercheur au sein de la société régionale de recherche et de consultation "International Information", les envois de fonds au Liban par les membres de la diaspora représenteraient entre 16 milliards de dollars et 18 milliards de dollars en rythme annuel. De l’argent qui permet à des centaines de milliers de familles libanaises de vivre décemment dans les conditions socio-économiques difficiles que traverse le Liban. Les membres de la diaspora qui n’envoyaient pas de fonds au Liban le font depuis la crise, parce que chaque 100 dollars comptent pour renflouer le budget de la famille résidente.    

"Les chiffres avancés par les organismes internationaux, que ce soit la Banque mondiale (BM) ou le Fonds Monétaire International (FMI), représentent les capitaux transférés via les canaux officiels, c’est-à-dire les banques et les sociétés de transfert de fonds", a dit M. Chamseddine.

Il a estimé qu’il y a non moins de 800.000 Libanais qui travaillent à l’étranger, notamment en Afrique et dans les pays du Golfe, qui effectuent des paiements réguliers en cash à leurs proches pour les soutenir. Ils demandent à des amis ou à des parents qui se rendent au Liban de faire parvenir le paiement en espèces à leurs destinataires.

Balance des paiements

Cela dit, Marwan Barakat, directeur du département de recherche à Bank Audi, s’est félicité des liens forts entre l’économie locale et la diaspora, qui se traduit par des flux à l’entrée permettant de résorber les déficits de la balance commerciale, et évite des déficits néfastes de la balance des paiements.

En 2023, la balance des paiements a enregistré un surplus dans le contexte de flux touristiques nets en hausse, surtout pendant le deuxième et le troisième trimestre.

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