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Depuis le début des attaques des Houthis en novembre, le volume du trafic maritime en mer Rouge a diminué d’environ 70%. Cette situation critique perturbe le secteur du transport maritime, le commerce mondial et, par conséquent, le commerce libanais.

Les attaques des Houthis en mer Rouge depuis la mi-novembre ont incité de nombreux armateurs à éviter le passage par le Canal de Suez, la voie maritime la plus courte entre l’Asie et l’Europe, par laquelle transite 12% du trafic mondial de conteneurs. Cette situation a profondément perturbé le commerce mondial, affectant également le commerce libanais, étant donné que 60% des exportations et des importations du Liban passent par le Canal de Suez, affirme à Ici Beyrouth Mohammad Abou Haidar, directeur du ministère de l’Économie.

Selon une source bien informée, ces événements en mer Rouge ont un impact significatif sur le Liban, et la nécessité de "trouver des solutions devient urgente". La source souligne que plus de 50% des exportations libanaises passent par la mer Rouge. Depuis le début de ces événements, le coût a été multiplié par environ 2,3. Quant aux importations du Liban transitant par le Canal de Suez, elles représentent environ 40% des importations totales, avec un coût qui a été majoré de 2,5 fois.

Ces augmentations sont la conséquence directe de la hausse des coûts des assurances et du transport. En outre, certains transporteurs optent pour un itinéraire contournant le Cap de Bonne Espérance, reléguant ainsi le Liban au fond de la Méditerranée et doublant le temps de transport.

Une augmentation du fret de 100 à 150%

Le président du Syndicat des importateurs de produits alimentaires, Hani Bohsali, qui suit le dossier des importations de près, rappelle à Ici Beyrouth que depuis le début des hostilités, vers la mi-décembre, il a prévenu que si les problèmes persistaient en mer Rouge, on assisterait sûrement à une crise alimentaire à l’échelle mondiale. "Cela est malheureusement en train de se concrétiser", regrette-t-il.

"La plupart des navires n’empruntent plus la mer Rouge pour accéder à la Méditerranée et préfèrent contourner l’Afrique par le Cap de Bonne Espérance. Cela entraîne des retards de plus de 20 jours par rapport au calendrier initial et une augmentation des coûts de fret de 100 à 150%. À titre d’exemple, un conteneur en provenance de Chine vers le Liban, qui coûtait initialement 2000 dollars, coûte maintenant 5000 dollars", explique-t-il.

Par conséquent, "les coûts des marchandises provenant d’Extrême-Orient vont augmenter entre 2 et 15% selon le type de produits", poursuit-il.

M. Bohsali souligne que les importateurs font actuellement face à des retards de livraison allant de 20 à 30 jours en moyenne. Il assure cependant que cela "entraînera sûrement une perturbation de la chaîne d’approvisionnement, sans toutefois atteindre le risque de rupture". Il met en avant le fait que "nous sommes actuellement en période de commandes et d’approvisionnement en prévision du mois de Ramadan et des fêtes de Pâques, ce qui accroît le risque d’une baisse de l’offre face à une demande croissante, entraînant une augmentation partielle des prix".

Organisation du transport par voie terrestre

Même son de cloche du côté des industriels qui importent pour la plupart la matière première des pays du Golfe. "Nous avons constaté une augmentation de 7% à 8% du prix des marchandises", indique l’industriel Carlo Ayoub (Ayoub Industries). Il cite l’exemple du "polyéthylène qui est passé de 1100 dollars à 1200 dollars par tonne", soulignant la grande volatilité du marché. Face à cette situation, M. Ayoub anticipe une nouvelle augmentation de 100 dollars par tonne d’ici la semaine prochaine. Il mentionne également les retards dans l’arrivée de la matière première, ce qui pourrait avoir des répercussions sur les chaînes de production.

Toutefois, il assure que "les Libanais savent toujours s’adapter" et révèle que "le transport par voie terrestre commence à s’organiser et à se mettre en place".

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