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Les députés ont mis la balle dans le camp de la banque centrale, lui laissant la tâche de fixer le taux de change du dollar. Une démarche que des experts économiques et financiers considèrent comme un moyen pour les dirigeants de se soustraire à leur responsabilité de remédier à la situation financière, notamment au niveau du dossier des déposants. Cela reflète, d’après les experts, le maintien du climat de corruption, comme le montrent les chiffres de la banque centrale. Si les députés insistent à imposer le taux de 15.000 livres pour le dollar bancaire, la BDL n’est, en aucun cas, prête à fournir une couverture financière à cette fin.

Selon certaines informations, le taux de change du dollar que la Banque du Liban devrait fixer en vertu de la loi est le taux réel de change du dollar et non celui fictif. Or, actuellement, le taux réel de change est de 89.500 livres. Par conséquent, les transactions entre les banques et les déposants devraient être basées sur ce taux, sachant que la banque centrale n’a pas les fonds nécessaires pour couvrir les demandes de retraits des déposants. Il est impératif donc d’adopter une loi sur le contrôle des capitaux. Une responsabilité qui relève du gouvernement et du Parlement.

Selon certaines informations, le gouverneur par intérim de la BDL, Wassim Mansouri, envisageait de publier, mercredi, une circulaire concernant le droit des bénéficiaires de la circulaire 151 à retirer 150 dollars par mois. Mais il attend de mesurer les réactions à l’approbation vendredi, par le Parlement, du projet de budget pour l’exercice 2024, et de savoir si de nouvelles critiques seraient adressées à la BDL, avant de décider de publier la nouvelle circulaire mercredi. Il convient de noter à ce stade que Wassim Mansouri craint que les hommes politiques ne le mettent en confrontation avec les déposants en leur faisant croire que la Banque du Liban exerce une forme de contrôle des capitaux sur leurs dépôts. Ce qui n’est pas vrai ni envisageable pour la BDL, dans la mesure où une telle loi ne peut être adoptée que par le pouvoir législatif.

Par ailleurs, selon des sources concordantes, une convergence d’opinions semble se dessiner entre les banques et le gouverneur par intérim au sujet du versement mensuel de 150 dollars aux déposants bénéficiaires de la circulaire 151. En effet, il semblerait que les grandes banques au Liban aient informé M. Mansouri de leur volonté de coopérer.

En revanche, selon des sources parlementaires, le Parlement n’a pas les prérogatives requises pour fixer le taux de change du dollar bancaire. C’est la raison pour laquelle la proposition du député Ali Hassan Khalil d’augmenter ce taux de 15.000 livres à 25.000 livres a été rejetée. De plus, le Code de la monnaie et du crédit stipule que c’est à la Banque du Liban de fixer ce taux en collaboration avec le ministère des Finances.

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