L’agence de notation, Fitch Ratings, a maintenu, la semaine dernière, le Liban "en défaut restreint de paiement (RD)" sur sa dette publique de long terme en devises étrangères. L’agence a révélé qu’elle allait "retirer les notes du Liban", parce qu’elle "ne dispose plus d’informations suffisantes pour les maintenir en raison de l’indisponibilité de certaines données clés".

Cette décision met en lumière l’incapacité de l’État libanais à fournir des rapports financiers essentiels aux organismes internationaux, notamment en raison de l’absence de publications sur le site du ministère des Finances depuis un an.

Cette absence de "données" soulève plusieurs questions concernant les moyens techniques du ministère des Finances, notamment en termes de ressources humaines, à un moment où certaines informations font état du départ d’un grand nombre d’employés du ministère en raison de la crise économique actuelle. Ceci affecte la productivité et la publication de rapports périodiques par des salariés spécialisés du ministère. Sans oublier les multiples grèves des fonctionnaires qui ont certainement perturbé le travail sur les chiffres.

Cependant, des sources du ministère des Finances (MEF) ont assuré à Ici Beyrouth que Fitch n’a pas sollicité le ministère pour des informations concernant les chiffres et les rapports, contrairement à d’autres agences de notation à qui le MEF fournit les informations requises. Le ministère n’a pas souhaité commenter le problème du manque d’effectifs ou de données.

La note RD attribuée par Fitch Ratings témoigne d’un défaut de paiement des euro-obligations (s’élevant à un montant de 1,2 milliard de dollars) arrivées à échéance le 9 mars 2020, qui a conduit au maintien de cette note.

Ainsi, l’agence de notation financière américaine à vocation internationale a conservé la note du Liban à RD, ce qui indique que le Liban est toujours incapable de rembourser ses dettes.

La note "en défaut restreint de paiement (RD)" est donnée à une entité lorsque celle-ci manque à un ou plusieurs engagements financiers, mais continue à honorer d’autres obligations financières.

Dans un communiqué, Fitch souligne que la note RD signifie que le gouvernement n’a pas repris le paiement des intérêts sur les avoirs de la Banque du Liban (BDL) en titres en monnaie locale émis par le gouvernement.

En outre, le Liban, toujours selon Fitch, a un faible classement WBGI (Indicateurs de gouvernance de la Banque mondiale) à 14,8, reflétant l’absence d’un historique récent de transitions politiques pacifiques, des droits relativement faibles de participation au processus politique, une faible capacité institutionnelle, une application inégale de l’état de droit et un niveau élevé de corruption.

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