Malgré les mesures préventives prises depuis le 27 juillet afin d’éviter le black-out au Liban, Électricité du Liban (EDL) a annoncé, mercredi, l’arrêt total de la centrale de Deir Ammar, le stock de gasoil étant complètement épuisé.

Dans un communiqué, le fournisseur public explique qu’après le pic de consommation du 26 juillet, il a dû mettre hors service un groupe de production de l’usine de Zahrani pour préserver son stock. Ces mesures ont été prises afin d’assurer le fonctionnement de l’autre groupe de l’usine de Zahrani le plus longtemps possible et, de ce fait, assurer le courant autant que possible aux citoyens et maintenir une alimentation électrique continue pour les installations vitales telles que l’aéroport, le port, les pompes à eau et les égouts afin d’éviter l’obscurité totale. Néanmoins, EDL avertit que ce groupe sera hors service au plus tard le samedi 17 août si aucune livraison de carburant n’est effectuée.

Selon la compagnie publique, le retard dans la livraison est dû au fait qu’aucune expédition n’a été allouée, en vertu de l’accord d’échange avec l’Irak, pour une cargaison de gasoil destinée à Électricité du Liban, ni pour le mois de juillet, ni même pour août 2024.

À noter dans ce cadre que plusieurs sources assurent que le gouvernement sortant redoute un black-out total, surtout si une guerre venait à éclater.

Rappelons que la production d’électricité au Liban repose actuellement sur les centrales de Zahrani et de Deir Ammar, celles de Jiyeh et de Zouk nécessitant des travaux de maintenance. Zahrani et Deir Ammar reçoivent mensuellement du gasoil fourni à EDL par le ministère de l’Énergie, en vertu de l’accord d’échange conclu entre l’Irak et le Liban le 23 juillet 2021. Cet accord, entré en vigueur en septembre 2021, prévoit que l’Irak fournisse du carburant aux centrales électriques libanaises à des conditions avantageuses, la quantité ayant été fixée à 100.000 tonnes par mois. Toutefois, en raison de sa teneur élevée en soufre, le carburant irakien ne peut être utilisé directement dans les centrales libanaises. De ce fait, le Liban achète un type de carburant compatible auprès d’autres fournisseurs sélectionnés par appel d’offres et, en échange, ces derniers reçoivent le carburant irakien.