Les frappes aériennes israéliennes sont en train de perturber les chaînes d’approvisionnement au Liban, rendant difficile l’accès aux biens essentiels dans les régions sinistrées. Néanmoins, les Libanais, toujours résilients, s’organisent.

L’approvisionnement en nourriture, médicaments et carburants dans les régions bombardées du Liban est gravement affecté par le conflit en cours entre le Hezbollah et Israël. Les accès limités à certaines régions compliquent les livraisons. La demande accrue et l’offre limitée pourraient entraîner une flambée des prix des produits essentiels.

Le président du syndicat des importateurs de produits alimentaires, Hani Bohsali, a affirmé à Ici Beyrouth, qu’il est "absolument impossible d’approvisionner toutes les régions; les produits sont fournis aux régions desservables". Pour le reste, "on ne peut pas risquer", poursuit-il, avant d’ajouter que "certains clients dans les régions à risque envoient leurs camions pour prendre les commandes". M. Bohsali a demandé que les procédures et les mécanismes douaniers soient simplifiés afin d’accélérer le processus de fourniture des produits aux Libanais.

Le président du syndicat des minotiers, Ahmad Hoteit, a indiqué à Ici Beyrouth que la majorité des boulangeries du Liban-Sud sont fermées ou détruites, tout comme celles de la banlieue sud de Beyrouth. Les seules encore actives sont celles localisées dans des zones plus ou moins accessibles. Pour l’approvisionnement de la Békaa, "ce sont des camions conduits par des chauffeurs de la région connaissant bien les routes qui chargent et livrent le blé", dit-il.

Du côté des médicaments, le président du syndicat des importateurs, Joe Ghorayeb, a affirmé à Ici Beyrouth que les commandes avaient diminué dans les régions sinistrées. Cependant, les distributeurs se sont organisés avec les hôpitaux et les pharmacies pour se retrouver à des points de rencontres et récupérer les produits. Il a assuré que, par ce moyen, les livraisons se poursuivent dans les régions en guerre.

En ce qui concerne l’essence et le mazout, le président du syndicat des importateurs de carburant, Maroun Chammas, a confirmé à Ici Beyrouth que "personne ne demande plus de carburants dans les régions sinistrées parce que, de toute façon, elles sont vidées de leur population". De leur côté, "les distributeurs ne peuvent pas y accéder, non plus".    

Des stocks de bétail et de légumes disponibles

Dans le même cadre, le ministre sortant de l’Agriculture, Abbas al-Haj Hassan, a assuré que "le ministère a placé la sécurité alimentaire au cœur de ses priorités et cherche à assurer la disponibilité continue des produits de base".

Le président du syndicat de la volaille, William Boutros, a noté pour sa part que "la production locale suffit aux besoins du marché, mais les prix restent inférieurs au coût d’exploitation", expliquant que "la production du sud représente environ 15% de la production nationale totale".

Majed Eid, membre du syndicat des importateurs de bétail, a affirmé, lui, qu’"il existe un stock de vaches suffisant pour une période allant de deux à trois mois, les vaches ayant été transportées du sud vers des endroits sûrs en fonction des capacités".

Quant à Ali Fadel, membre du syndicat des importateurs et exportateurs de fruits et légumes, il a confirmé que "les quantités disponibles de légumes et de fruits sont suffisantes pour répondre aux besoins du marché", soulignant qu’"il existe environ 60.000 tonnes de pommes de terre stockées".

Dans l’ensemble, la situation humanitaire dans toutes les régions du Liban-Sud, de la banlieue sud de Beyrouth et de la Békaa, pourrait devenir très critique si le conflit venait à s’intensifier et perdurer.

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