Rétablissement de la souveraineté libanaise et préservation de l’identité du pays sont les mots d’ordre des candidats de la liste Liban-Souveraineté et les points forts autour desquels leurs discours se sont articulés.

C’est dans une ambiance conviviale que la liste Liban-Souveraineté formée des Kataëb et d’indépendants engagés dans la bataille électorale à Beyrouth I, a lancé son programme électoral jeudi en fin d’après-midi, lors d’un meeting populaire au restaurant Centrale à Gemmayzé.

Nadim Gemayel, Jean Talouzian, Asma Andraos, Najib Lyan, Antoine Siriani, Ani Safarian, Talar Markoussian et Léon Semerjian ont tous rappelé l’importance d’aller voter le 15 mai, en soulignant que le droit de vote est encore "la seule liberté que possèdent les Libanais et le seul moyen de voir naître un changement au sein de la classe politique". "Votre voix façonnera l’avenir du Liban, à travers le Parlement d’abord jusqu’à l’ensemble des pouvoirs, puisque c’est ce Parlement qui va choisir le nouveau président et qui va établir les politiques qui détermineront notre économie", a martelé Nadim Gemayel.

Dans un pays où la justice est presque inexistante, les candidats, qui représentent la partie de la capitale la plus touchée par l’explosion du 4 août 2020, ont réitéré l’importance de connaître la vérité sur ce drame. Ils ont tous insisté sur le fait que cela ne sera possible "qu’à travers les urnes". "Cette région nous a appris la résistance et la ténacité, deux valeurs auxquelles nous restons attachés", a dit Nadim Gemayel. "Ils ont essayé de détruire le pays, mais ils ont vite découvert que vous êtes un peuple qui bâtit de nouveau et qui ne craint rien", a martelé à son tour Jean Talouzian.

Comme un seul homme, les colistiers qui se sont succédé à la tribune ont dénoncé "la tutelle iranienne" et les conditions malheureuses dans lesquelles les Libanais se trouvent aujourd’hui. Leur programme électoral est destiné à barrer la voie à une aliénation de l’identité libanaise et à honorer et à préserver les valeurs du Liban souverain du président assassiné Bachir Gemayel, de l’ancien Premier ministre également assassiné, Rafic Hariri, et de tous les autres martyrs de la République libanaise. Nadim Gemayel a ainsi souligné que "Liban-Souveraineté" est "un projet politique dont le scrutin du 15 mai représente la première étape".

Les enjeux de la bataille électorale ont également été mis en relief par M. Talouzian qui a mis l’accent sur "le danger auquel le Liban est exposé du fait des politiques à l’origine des effondrements" à tous les plans. "Le pays passe par une phase critique. Notre bataille n’est pas destinée à gagner un siège de plus, mais à préserver l’identité du Liban", a-t-il insisté. Et d’ajouter: "Nous sommes devant une alternative: soit nous capitulons et nous perdons notre pays, soit nous défendons farouchement notre souveraineté pour que notre identité reste à 100% libanaise et que le Liban demeure."

À son tour, Asma Andraos a répercuté le ras-le-bol des Libanais "qui en ont assez des mensonges, des explosions et de l’humiliation qu’ils subissent pour obtenir leurs droits les plus élémentaires". Elle a insisté  sur la préservation de l’identité libanaise. "Nous n’accepterons pas qu’elle soit altérée", a-t-elle asséné, en soulignant la nécessité que le Liban retrouve sa place naturelle dans son environnement arabe et international. "Il ne faut pas que la culture de la mort l’emporte sur la culture de la vie", a-t-elle encore lancé, en allusion au Hezbollah.

Najib Lyan s’est ensuite déchaîné contre la corruption "qui a conduit à l’explosion du 4 août", soulignant que "nos gouvernants ne nous ressemblent pas". "Ce sont les résidus du régime syrien et de la colonisation perse. Les deux ont vidé le pays de ses forces vives", a-t-il déploré, alors que Talar Markoussian a souligné sa détermination à œuvrer pour développer les secteurs de l’enseignement et des soins à la santé et à militer pour l’indépendance de la justice.

Léon Semerjian devait pour sa part rassurer que les objectifs fixés par sa liste semblent difficiles à atteindre, mais ne sont pas impossibles. "N’avions pas cru qu’un retrait syrien était impossible?" a-t-il soutenu, pendant qu’Ani Safarian s’engageait à œuvrer pour que le Liban puisse retrouver son rayonnement d’antan.

Dernier à prendre la parole, Antoine Siriani a affirmé avoir voulu "s’engager dans la bataille électorale avec des personnes qui me ressemblent, dont les actes correspondent à leurs promesses, qui ne leurrent pas la population et qui ne poignardent pas dans le dos".

C’est sous un tonnerre d’applaudissements et sous le signe de l’espoir que les candidats ont terminé leurs discours et ont échangé avec leurs électeurs.